vendredi 18 février 2011

Belvédère, Nicolas Miguet, et la censure sur Bourso

Belvédère, tout comme ses petites soeurs Golog et Loyaltouch, a des difficultés. Ce n'est pas un scoop. Ils sont résumés par exemple ici :

http://www.charentelibre.fr/2011/02/18/la-mondialisation-fait-trinquer-les-cognacs-gautier,1022118.php

Aussi tous les moyens sont bons pour appater de nouveaux actionnaires. Un "analyste" célèbre, Nicolas Miguet, publie une estimation de 40 M€ d'EBITDA pour 2010 dans sa feuille de chou. Dans un entrefilet perdu au milieu d'un interview très complaisant du PDG. Les pages sont reproduites sur le site de l'entreprise. Aussitôt, sur Bourso, "b.new", un actionnaire (ou simple forumeur, qui sait?) reproduit ce chiffre en déclarant :
CAUTIONNE par Belvédère et publié
sur son propre site internet

Quand à mon post sur le sujet :
EBITDA : plus proche de 0 que de 40 M€

Nicolas Miguet, dans un article reproduit sur le site de BVD, fait part récemment d'un EBITDA estimé de 40 M€ pour 2010

Sachant que l'EBITDA du S1 est de -5,7 M€, et que le CA a légèrement augmenté au prix de fortes dépenses publicitaires, une seule conclusion :

NM prend les gens pour des naïfs. Tout comme bnew qui reprend "l'info" ici, en la déclarant validée par la Direction de BVD.


il a été censuré 5 fois. Alors à votre avis, l'EBITDA 2010 : 0 ou 40 M€?
.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un EBITDA, c'est un solde intermédiaire de gestion qui correspond grosso modo au résultat opérationnel. Autant dire qu'un EBITDA nul, cela veut dire cette année encore des pertes significatives. Mais les actionnaires de Belvédère ont horreur qu'on le dise. Ils préfèrent saluer l'attitude du PDG, Jacques Rouvroy, qui après avoir accepté les termes d'un plan de sauvegarde, a finalement décidé de ne pas payer l'échéance prévue à ses obligataires. Et se fait tirer l'oreille pour revendre ses 30% d'auto-contrôle, qui faisaient aussi l'objet d'une clause du plan de sauvegarde. Deux décisions qui risquent de provoquer la résolution du plan de sauvegarde. Le Tribunal de Commerce de Dijon, appelé à statuer sur ce point, a mis sa décision en délibéré jusqu'au 4 avril.

Pendant ce temps, les petits actionnaires continuent à applaudir : "regardez comme il est fort, notre PDG". Sans se rendre compte qu'en pronant le non-respect d'obligations contractuelles et légales, ils risquent de se faire les fossoyeurs de l'emploi des salariés. Au même titre que "les fonds vautours" qu'ils n'ont de cesse de dénoncer.

Mais pendant les soldes, la censure continue!

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2 commentaires:

  1. Le Tribunal de Commerce de Dijon n'a pas vraiment gouté la plaisanterie, applaudie par quelques actionnaires, et qui consistait pour Belvédère à s'auto-exonérer des obligations qu'elle avait accepté dans le cadre du plan de sauvegarde, en contre-partie de l'étalement des dettes.

    Résultat : lundi dernier, le TC a prononcé la Résolution du Plan de Sauvegarde. Autrement dit, toutes les dettes qui avaient fait l'objet d'un échelonnement redeviennent immédiatement exigibles, pour toutes celles dont l'échéance était comprise entre 2008 et ce jour.

    Et les actionnaires de s'exclamer, NM en tête : "Mais quelle excellente nouvelle!"

    Personne n'a fait les calculs de la somme immédiatement exigible, mais comme le cours a monté, de façon inattendue, après cette annonce, plusieurs hurlent à l'OPA.

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  2. Retour a posteriori sur la validité des analyses de Nicolas Miguet : ainsi, l'EBITDA qui devait s'élever à 40 M€, n'a été finalement que de 1.5 M€.

    Dire que les petits actionnaires font encore confiance à NM quand il annonce un cours de plus de 100 euros....

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