mercredi 8 juin 2011
Belvédère : situation tendue
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La Cour d'Appel de Dijon a confirmé aujourd'hui la résolution du plan de sauvegarde dont avait bénéficié Belvédère, et qui avait été dénoncé récemment, suite au non-respect par le PDG, Jacques ROUVROY, des engagements pris à cette occasion :
- vente du sous-groupe Marie Brizard
- règlement des intérêts aux porteurs d'OC
- cession d'une partie de l'auto-contrôle pour ramener celui de 30% au seuil légal des 10%.
Pendant des mois, le PDG a joué au matamore, en contestant le montant renégocié des intérêts dus, en refusant de vendre Marie Brizard, sous prétexte de la vente d'une petite filiale, et en n'apportant pas la preuve de le cession de l'auto-contrôle en dépassement.
Le tout, avec multiplication des provocations et procès en tous genres. Assisté de Nicolas Miguet, il a colporté à l'envie l'image du petit gaulois assiégé luttant contre les " banksters, les fonds vautours et la presse stipendiée" selon la terminologie en vigueur chez son mentor mais néanmoins déclaré actionnaire.
Accessoirement, il a été condamné récemment en première instance à verser une amende de près de 1 M€ par l'AMF, pour manipulations de cours et diffusion d'informations trompeuses.
Conséquence de la décision : toutes les dettes qui avaient réduites et étalées dans le cadre du plan de sauvegarde retrouvent leur date initiale d'exigibilité. Potentiellement, ce sont 500 M€ à régler de suite, sur les 680 millions d'euros inscrits au plan, les titulaires de Floating Rate Note pouvant exiger la déchéance du terme du principal payable en 2013. Les chiffres sont à affiner, au vu des comptes 2010 à paraitre. Le 14 avril, Belvédère avait annoncé leur parution demain, pour tenir compte de la décision de la Cour d'Appel. Toutefois, il y a fort à parier qu'il n'en soit rien, sauf si ces comptes sont excellents, puisque courant mai, Belvédère a demandé au Président de Greffe du TC de Dijon l'autorisation de tenir l'AG annuelle en dehors des délais légaux.
Ce soir, à l'issue du jugement, Jacques Rouvroy se fend d'un communiqué assurant qu'il est "ouvert à un accord avec ses principaux créanciers". Sans apparemment se rendre compte que si quelqu'un peut être ouvert à un accord, ce sont les créanciers (qui d'ailleurs avaient déclaré lors de l'audience en première instance être prêts à envisager un règlement en bonne intelligence, afin de ne pas conduire à la disparition pure et simple de la société).
Les créanciers en question (dont BoNY Mellon) n'étant malgré tout pas des enfants de choeur, il est craindre que la vente par appartements ne soit exigée lors des négociations. Tout en sachant que la plupart des marques du Groupe sont nanties.
"JR" n'a donc plus le choix. Et ne sera certainement pas en position de force pour négocier. S'il s'y refuse, ce sera RJ avec plan de cession assuré.
Les salariés risquent d'être les premiers dindons de la farce. Ils ont intérêt à se mobiliser pour jouer de leur faible contre-pouvoir, en faisant nommer un expert via leurs CE pour les représenter et avoir accès aux procédures à venir. Car si la procédure d'alerte n'a pas déjà été lancée, c'est le moment ou jamais.... L'un des enjeux étant de ne pas dissocier les marques des outils de production.
Quand aux PP actionnaires .... si l'action recote, une suspension ayant été demandée par l'AMF à midi, certains joueront encore dès la reprise aux spéculateurs du dimanche, essayant d'engranger quelques plus-values. Et en tentant de convaincre les plus naïfs que cette résolution du plan de sauvegarde est finalement une bonne chose pour le Groupe.
Pour les autres, il faut bien qu'ils soient conscients que si les salariés ont beaucoup à perdre, ce n'est certainement en les enfonçant qu'ils pourront espérer récupérer la moindre de leur billes. Si je dis cela, c'est parce que j'entends d'ici les discours à venir sur la nécessité d'être pragmatique, sur celle, malgré quelques larmes de crocodile, d'appuyer des choix "rationnels", etc....
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La Cour d'Appel de Dijon a confirmé aujourd'hui la résolution du plan de sauvegarde dont avait bénéficié Belvédère, et qui avait été dénoncé récemment, suite au non-respect par le PDG, Jacques ROUVROY, des engagements pris à cette occasion :
- vente du sous-groupe Marie Brizard
- règlement des intérêts aux porteurs d'OC
- cession d'une partie de l'auto-contrôle pour ramener celui de 30% au seuil légal des 10%.
Pendant des mois, le PDG a joué au matamore, en contestant le montant renégocié des intérêts dus, en refusant de vendre Marie Brizard, sous prétexte de la vente d'une petite filiale, et en n'apportant pas la preuve de le cession de l'auto-contrôle en dépassement.
Le tout, avec multiplication des provocations et procès en tous genres. Assisté de Nicolas Miguet, il a colporté à l'envie l'image du petit gaulois assiégé luttant contre les " banksters, les fonds vautours et la presse stipendiée" selon la terminologie en vigueur chez son mentor mais néanmoins déclaré actionnaire.
Accessoirement, il a été condamné récemment en première instance à verser une amende de près de 1 M€ par l'AMF, pour manipulations de cours et diffusion d'informations trompeuses.
Conséquence de la décision : toutes les dettes qui avaient réduites et étalées dans le cadre du plan de sauvegarde retrouvent leur date initiale d'exigibilité. Potentiellement, ce sont 500 M€ à régler de suite, sur les 680 millions d'euros inscrits au plan, les titulaires de Floating Rate Note pouvant exiger la déchéance du terme du principal payable en 2013. Les chiffres sont à affiner, au vu des comptes 2010 à paraitre. Le 14 avril, Belvédère avait annoncé leur parution demain, pour tenir compte de la décision de la Cour d'Appel. Toutefois, il y a fort à parier qu'il n'en soit rien, sauf si ces comptes sont excellents, puisque courant mai, Belvédère a demandé au Président de Greffe du TC de Dijon l'autorisation de tenir l'AG annuelle en dehors des délais légaux.
Ce soir, à l'issue du jugement, Jacques Rouvroy se fend d'un communiqué assurant qu'il est "ouvert à un accord avec ses principaux créanciers". Sans apparemment se rendre compte que si quelqu'un peut être ouvert à un accord, ce sont les créanciers (qui d'ailleurs avaient déclaré lors de l'audience en première instance être prêts à envisager un règlement en bonne intelligence, afin de ne pas conduire à la disparition pure et simple de la société).
Les créanciers en question (dont BoNY Mellon) n'étant malgré tout pas des enfants de choeur, il est craindre que la vente par appartements ne soit exigée lors des négociations. Tout en sachant que la plupart des marques du Groupe sont nanties.
"JR" n'a donc plus le choix. Et ne sera certainement pas en position de force pour négocier. S'il s'y refuse, ce sera RJ avec plan de cession assuré.
Les salariés risquent d'être les premiers dindons de la farce. Ils ont intérêt à se mobiliser pour jouer de leur faible contre-pouvoir, en faisant nommer un expert via leurs CE pour les représenter et avoir accès aux procédures à venir. Car si la procédure d'alerte n'a pas déjà été lancée, c'est le moment ou jamais.... L'un des enjeux étant de ne pas dissocier les marques des outils de production.
Quand aux PP actionnaires .... si l'action recote, une suspension ayant été demandée par l'AMF à midi, certains joueront encore dès la reprise aux spéculateurs du dimanche, essayant d'engranger quelques plus-values. Et en tentant de convaincre les plus naïfs que cette résolution du plan de sauvegarde est finalement une bonne chose pour le Groupe.
Pour les autres, il faut bien qu'ils soient conscients que si les salariés ont beaucoup à perdre, ce n'est certainement en les enfonçant qu'ils pourront espérer récupérer la moindre de leur billes. Si je dis cela, c'est parce que j'entends d'ici les discours à venir sur la nécessité d'être pragmatique, sur celle, malgré quelques larmes de crocodile, d'appuyer des choix "rationnels", etc....
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A noter que si l'action a bien recoté le surlendemain de la décision de la Cour d'Appel, Jacques Rouvroy a demandé et obtenu des délais jusqu'au 31 octobre pour la tenue de l'AG. Et naturellement, les comptes dont la diffusion avait été promise le 14 avril pour le lendemain de la décision de la Cour d'Appel n'ont pas été publiés.
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