Guerre de communiqués entre Nicolas Miguet et Belvédère, concernant l'existence de contrats entre les deux.
Lors de l'Assemblée générale avortée du 12 février 2012, Maitre Abitbol en vient à parler d'un contrat de type "animation de cours" (selon
ce qui a rapporté par un actionnaire présent ; n'ayant pas assisté à l'AG, j'ignore les termes exacts qui ont été employés) conclu entre Nicolas Miguet et Belvédère. Qui, s'il est avéré, pose l'éternelle question des conflits d'intérêt, pour un éditeur d'informations boursières et prétendant défenseur des actionnaires de la même société. D'autant plus que selon cet actionnaire, il ne s'agirait pas d'un contrat classique, puisque le contrat envisageait une rémunération
pour orienter le cours.
Réponse indignée de Nicolas Miguet le lendemain :
"Je n'ai jamais touché un sou de Belvédère". Avec interrogations d'un actionnaire membres de l'Arare, "
NM doit s'expliquer sur son contrat", et renfort d'un autre, qui évoque des "bruits de couloir" et dit "attendre des preuves écrites".
Sauf que une autre actionnaire, avocate de métier, confirme à son son tour l'existence du contrat. Et indique avoir interrogé Miguet sur la connaissance qu'en avait les actionnaires. Réponse de Miguet en tête-à-tête : les actionnaires ont été informés via un document paru sur site de l'Arare.
Oui mais... un "contrat d'animation", encore appelé "contrat de liquidité" obéit à des règles très strictes. Et doit faire l'objet d'une communication à l'ensemble du marché. Par la société en l'occurrence, pas par l'animateur. La règles s'appliquant à ce type de contrat sont décrites ici. C'est quoi, alors, ce "contrat d'animation" pas déclaré pour lequel Nicolas Miguet n'a pas touché un sou ?
L'article de Wansquare : "le double jeu de Nicolas Miguet"
Le 15, un article (dont on peut penser qu'il largement été écrit sous l'influence de la direction de Belvédère) parait sur le site wansquare, sous le titre "Le double jeu de Nicolas Miguet".
On apprend dans cet article, répercuté sur Boursorama puis rapidement effacé, que le contrat est un contrat de "représentation des intérêts" de la société Belvédère. Qu'il a pour objectifs assignés de "mieux structurer, organiser et pérenniser son actionnariat individuel et flottant", "réaliser auprès de vos abonnés une information claire et objective face à la campagne de dénigrement dont la société a fait l'objet dans le conflit qui l'oppose depuis deux ans à certains fonds créanciers" et "à conseiller en tant que besoin les dirigeants de la société sur des idées marketing comme sur la stratégie à adopter, en matière de gestion de l'autocontrôle, d'interventions sur le titre Belvédère et de communication avec les actionnaires", tout en représentant "les actionnaires individuels de votre clientèle aux assemblées générales ordinaires et extraordinaires qui se tiendront durant la période d'exercice de notre accord".
Et boum! Pris tous les deux le doigt dans le pot de confiture ! " Stratégie d'intervention sur le titre Belvédère", ce ne serait pas ce qu'on appelle plus communément "manipulations de marché" ? Selon Wansquare, "Le contrat a commencé en novembre 2010 et s'est terminé fin 2011", et son montant de 2,57 millions d'euros TTC aurait l'objet d'une déclaration de créances lors du RJ de Belvédère (créance rejetée par Maitre Abitbol si ma mémoire des posts censurés sur Boursorama ne me trompe pas).
La position de Nicolas Miguet : "je n'ai pas touché un sou de BVD" et menaces de plaintes
Et alors là, Nicolas Miguet s'insurge encore plus sur son site. Dans une lettre détaillée où il revient sur
"le scandale Belvédère" il informe :
"De la manière la plus solennelle, Nicolas Miguet apporte un démenti total à ces pseudos-affirmations. Il n'a jamais touché un euro ni un centime d'euro de la société Belvédère SA. "
et prévient que "Nicolas Miguet a chargé son avocat de poursuivre tant au civil (pour intention de nuire) qu'au pénal toute personne affirmant, répercutant, diffusant (y compris sur des "forums Internet") les allégations mensongères proférées en "rideau de fumée" par certains pour couvrir les illégalités commises ou couvertes par eux." Tremblez, braves gens, il est interdit de parler de ces contrats. Car il y en a eu deux, en fait, comme il nous l'explique.
Le premier consiste à distribuer 5000 exemplaires d'une publication de Nicolas Miguet sur le stand de Belvédère dans un salon d'actionnaires, à diffuser une autre lettre à 45.000 actionnaires réels ou potentiels de Belvédère, et à autoriser Belvédère à reproduire son site une interview de son PDG d'alors, Jacques Rouvroy. Bref, de l'information complètement neutre et un petit renvoi d'ascenseur : tu me donnes une interview, je t'affiche une valorisation de nature à propulser le cours, tu replaces le tout sur le site de la société, et tu me payes pour ça. Rémunération totale non communiquée, mais "ramenée à 300.00 euros" selon Miguet, lorsque, suite au départ de Rouvroy et au RJ, il a déposé sa créance.
Le second, selon Miguet, consistait simplement à "aider la société Belvédère dans l’organisation de son actionnariat (création d’un club d’actionnaires…)". Avec comme seul exemple cité, l'envoi périodique à ces actionnaires d'un catalogue présentant les produits et leur permettant de les acheter avec une réduction. De manipulation de cours, point n'est question. Sur cet envoi périodique, Miguet nous affirme que les actionnaires ont reçu périodiquement ce catalogue. Et cela avait été confirmé en son temps par ces actionnaires qui en faisaient état sur le forum Boursorama. Mais deux lignes plus loin, il nous affirme que " le contrat n’était pas exécutable le jour de sa conclusion et n’a jamais pu être exécuté."
C'est à n'y rien comprendre. Car enfin, cet envoi de catalogue, il a bien été exécuté non ? Monsieur Miguet aurait-il omis de parler de d'autres types d'action prévues à ce contrat ?
Quid de la transparence ? (avec 800.000 euros, on n'a plus rien)
Concernant sa tranparence vis-à-vis des membres de l'Arare, il indique que " un compte rendu faisant clairement état de cette situation aux actionnaires a été publié sur le site internet de l’Arare. Il en a été également fait état dans les annexes du rapport de gestion de QPE SA avec liste des titres et intérêts détenus."
Ce qui est bien dommage, c'est que le seul document accessible parlant de ce contrat est celui de 2012. Il est rédigé en langue de bois, style, "circulez, y a rien à voir". Ou presque. Il est répété que "ce contrat n'était pas exécutable à sa période de conclusion compte-tenu du cours de bourse du titre Belvédère". Mais encore ? Impossible à savoir à ce jour, puisque les deux documents précédents faisant état du conflit "potentiel" d'intérêt renvoient à la page d'accueil. Quel dommage ! Mais Nicolas précise qu'il a été fait état de ce contrat dans les comptes de QPE, allons-donc voir.
Ô Surprise.
Rien sur le contenu du contrat proprement dit. Sauf sur l'une des clauses de paiement :
Le 6 janvier 2011, alors que le cours de Belvédère est à 56,28 euros, Nicolas Miguet bénéficie, via sa société le Quotidien de Paris, d'une option d'achat ("call") portant sur 50.000 titres d'auto-contrôle de la société Belvédère, exerçables jusqu'au 30 juin 2012. Soit, au cours du jour, un cadeau de 800.000 euros. Et au cours du 14 février suivant, où le cours dépasse 70 euros, la bagatelle de 1.500.000 euros.
Alors peut-être que Nicolas Miguet n'a pas exercé ces options en 2012, ou peut-être qu'il les a exercées sans revendre. Mais avec tel un cadeau de 800.000 euros minimum, de 2 millions d'euros maximum (cours de 80 euros début janvier 2012), je me pose une double question : est-il vraiment compétent ? Car les comptes 2011 parus en 2012 ne font état d'aucune clause suspensive ou conditionnelle : il détenait bien ces options, via sa société
Le Quotidien de Paris éditions
Et est-ce qu'il ne jouerait pas un tout petit peu sur les mots en disant n'avoir pas reçu un sou
de Belvédère? Car un call à 40 sur une action qui cote 56, quand même..... Même sans être expert en actualisation d'options, répéter ainsi "
Nicolas Miguet comme ses sociétés n'ont donc pas touché un seul euro... " frise la mauvaise foi.
"Accessoirement"
Le retour souhaité de Pappy aux côtés de NM est-il lié spécifiquement à ce contrat ? Je ne crois pas. Pas spécifiquement. Car pour ne pas être manichéen , il faut dire que,c'est de tous côtés qu'on essaye de se payer sur la bête. Ainsi, si l'équipe actuelle dirigeant Belvédère avait réussi à dégager 375 M€ net pour les FRN en vendant les actifs de BVD, elle aurait touché une commission de 7 M€ :
Pendant ce temps, le Tribunal de Commerce de Dijon s'impatiente, et menace de liquider la société si aucune proposition satisfaisante n'est amenée.