mardi 27 septembre 2011
SVI - PROLOGUE - Vous avez dit "confusion de patrimoine"? Ou quand les actifs de Belvédère sont utilisés pour racheter les actions pourries d'un Dirigeant
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Cette histoire de confusion de patrimoine entre Belvédère et sa sous-filiale Moncigale n'en finit pas de m'interpeller. Au point que je me demandais ce qu'il en était des filiales françaises sans activité économique réelle, et dont le seul rôle était de détenir des titres de Belvédère.
J'ai donc commencé à regarder la première d'entre elle, SVI, créée en 2009 à seule fin initiale de porter les titres d'auto-contrôle que Belvédère n'avait pas le droit de détenir. Et en consultant infolégale, j'ai vu qu'elle était actionnaire d'une autre société dont le nom qui me disait quelque chose, mais quoi?
"PROLOGUE". Société qui a conclu récemment un accord commercial avec STS Group, que je suis par ailleurs? Oui. Mais quel rapport?
"PROLOGUE" : Jacques Rouvroy condamné par l'AMF pour délit d'initié, en juin 2009, pour avoir revendu une petite partie des actions qu'il détenait, en apprenant en avant-première la cessation de paiement de l'entreprise? Tiens donc. Je pensais que le sieur Rouvroy avait revendu le solde de ses titres depuis longtemps? Et bien en quelque sorte, oui. Mais pas forcément depuis très longtemps.
Si l'on regarde la dernière déclaration de franchissement de seuil connue de Jacques Rouvroy, celui-ci détenait en janvier 2007 10.74% du capital, soit directement, soit via son "groupe familial" incluant notamment son épouse et la Financière du Vignoble. Participation qui devait être portée à 39% après augmentation de capital.
Depuis, silence radio sur le site de l'AMF. Et pourtant, le PDG de Prologue fait état, au 30/09/2010, de deux actionnaires : Financière du Vignoble pour 4.61% du capital. Et SVI pour 21.29% du capital, soit plus de 1 million d'actions pour cette dernière.
Où est le problème, demanderont quelques petits actionnaires ravis de se faire rouler dans la farine? Le problème, c'est de savoir comment, quand et à quel prix s'est faite cette transaction. Et notamment si SVI a acquis ces actions à des conditions normales de marché ou pas. Car utiliser l'argent d'une société pour faire racheter des titres détenus en propre par un de ses dirigeants minoritaires est, sauf preuve du contraire, hautement suspect. Surtout quand l'action de la société en RJ cotait dans les plus bas des 3 dernières années. Et surtout quand la société acquéreuse utilise la trésorerie d'un Groupe sous plan de sauvegarde, qui peine à payer ses créanciers.
Quand? Après fin 2009 (puisque cette participation n'apparait pas dans les comptes de SVI) et avant fin septembre 2010. Mais plus précisément? 21% du capital qui change de main, cela doit laisser des traces, si l'acquisition s'est faite sur Euronext?
Manque de chance, sur cette période, le total des transactions enregistrées sur Euronext ne porte que sur 416.093 titres. Et les actions étant inscrites au nominatif, il est probable que la cession se soit faite via un simple jeu d'écriture dans les livres d'actionnaires de la société Prologue. Et donc le prix, faute de déclaration à l'AMF, ne sera jamais connu du grand public, sauf action particulière d'un créancier ou de l'AMF, ou encore si BVD donne l'information dans ses prochains comptes.
SVI, initialement SAS, ayant adopté entre-temps le statut de société en nom collectif, il est probable que de son côté elle ne publiera plus de comptes.
De là à penser que Jacques Rouvroy a utilisé la trésorerie du Groupe pour vendre ses titres à un prix supérieur à celui du marché, il n'y a qu'un pas. Car sinon, pourquoi ne pas céder les titres directement sur le marché?
Entre-temps, le cours de l'action a remonté, et le PDG de Prologue indique que SVI et la financière du Vignoble ne ferait plus partie de son actionnariat. Mais cela fait un peu désordre : certes JR et SVI ont déjà été condamnés dans une affaire plus récente par l'AMF pour n'avoir pas déclaré les franchissements de seuils d'auto-contrôle de BVD. Certes, SVI a subi un rappel à l'ordre du TC de Dijon pour déposer ses comptes. Certes, la morale des affaires semble une notion interprétée d'une façon tout à fait particulière par le Groupe Belvédère. Mais quand même....
__________________________________________________
Pour en revenir à ma question initiale sur "Pourquoi, alors qu'il a demande de confusion de patrimoine entre Belvédère et Moncigale, cette demande de confusion n'a t elle pas été faite pour SVI?", aucune explication qui tienne la route : Mêmes dirigeants, absence d'autonomie financière, absence de gestion autonome...
Si vous avez une idée, je suis preneuse. Encore que, tant que il ne vient pas à l'esprit de l'une des deux sociétés actionnaires de céder des titres à un tiers, dirigeant actuel ou autre, ET tant que sobieski sarl reste propriété du Groupe, les intérêts des créanciers et des actionnaires sont préservés, n'est-ce-pas?
__________________________________________________
Quelques éléments sur la société, en date du 31/12/2009, tels que publiés le 11 juillet 2011 :
SNC enregistrée sous le Siren 512039629 auprès du TC de Dijon (tiens, ils n'ont pas pensé à la faire déménager, celle-là?)
Capital de 40.000€, dont 20.000 € non libérés
Détenue à hauteur de 99.99% par la société Sobieski sarl, filiale de BVD dirigée par Madame Katarzyna PACZESNIAK, et à hauteur du solde (1 action) par Sobieski Spolska ZOO, dirigée par Monsieur Krzysztof TRYLINSKI.
La société elle-même a pour gérante Katarzyna PACZESNIAK
Dettes financières de 27,2 M€ (prêt intra-groupe rémunéré, les intérêts générant l'essentiel de la perte de 734 K€)
Actif composé quasi exclusivement de titres Belvédères, avec une valeur de marché de 20.9 M€, comptabilisés pour 26 M€ au bilan, la société bénéficiant d'une option de vente à Belvédère (autrement dit, Belvédère s'est engagée à lui racheter les titres à ce prix si l'évolution du cours était défavorable).
___________________________________________________
NOTA : concernant la Financière du Vignoble, j'ai un peu de mal à comprendre si elle est propriété exclusive de Jacques Rouvroy, et donc si le raisonnement ne s'applique pas aussi à elle, ou si elle est partiellement détenue par le Groupe Belvédère, auquel cas l'analyse pourrait être légèrement différente. On notera seulement qu'elle ne fait pas partie de la liste des filiales et participations déclarées par le Groupe dans ses derniers comptes publiés (2009), mais qu'elle bénéficie toutefois d'une avance en compte-courant de ce même Groupe.
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Cette histoire de confusion de patrimoine entre Belvédère et sa sous-filiale Moncigale n'en finit pas de m'interpeller. Au point que je me demandais ce qu'il en était des filiales françaises sans activité économique réelle, et dont le seul rôle était de détenir des titres de Belvédère.
J'ai donc commencé à regarder la première d'entre elle, SVI, créée en 2009 à seule fin initiale de porter les titres d'auto-contrôle que Belvédère n'avait pas le droit de détenir. Et en consultant infolégale, j'ai vu qu'elle était actionnaire d'une autre société dont le nom qui me disait quelque chose, mais quoi?
"PROLOGUE". Société qui a conclu récemment un accord commercial avec STS Group, que je suis par ailleurs? Oui. Mais quel rapport?
"PROLOGUE" : Jacques Rouvroy condamné par l'AMF pour délit d'initié, en juin 2009, pour avoir revendu une petite partie des actions qu'il détenait, en apprenant en avant-première la cessation de paiement de l'entreprise? Tiens donc. Je pensais que le sieur Rouvroy avait revendu le solde de ses titres depuis longtemps? Et bien en quelque sorte, oui. Mais pas forcément depuis très longtemps.
Si l'on regarde la dernière déclaration de franchissement de seuil connue de Jacques Rouvroy, celui-ci détenait en janvier 2007 10.74% du capital, soit directement, soit via son "groupe familial" incluant notamment son épouse et la Financière du Vignoble. Participation qui devait être portée à 39% après augmentation de capital.
Depuis, silence radio sur le site de l'AMF. Et pourtant, le PDG de Prologue fait état, au 30/09/2010, de deux actionnaires : Financière du Vignoble pour 4.61% du capital. Et SVI pour 21.29% du capital, soit plus de 1 million d'actions pour cette dernière.
Où est le problème, demanderont quelques petits actionnaires ravis de se faire rouler dans la farine? Le problème, c'est de savoir comment, quand et à quel prix s'est faite cette transaction. Et notamment si SVI a acquis ces actions à des conditions normales de marché ou pas. Car utiliser l'argent d'une société pour faire racheter des titres détenus en propre par un de ses dirigeants minoritaires est, sauf preuve du contraire, hautement suspect. Surtout quand l'action de la société en RJ cotait dans les plus bas des 3 dernières années. Et surtout quand la société acquéreuse utilise la trésorerie d'un Groupe sous plan de sauvegarde, qui peine à payer ses créanciers.
Quand? Après fin 2009 (puisque cette participation n'apparait pas dans les comptes de SVI) et avant fin septembre 2010. Mais plus précisément? 21% du capital qui change de main, cela doit laisser des traces, si l'acquisition s'est faite sur Euronext?
Manque de chance, sur cette période, le total des transactions enregistrées sur Euronext ne porte que sur 416.093 titres. Et les actions étant inscrites au nominatif, il est probable que la cession se soit faite via un simple jeu d'écriture dans les livres d'actionnaires de la société Prologue. Et donc le prix, faute de déclaration à l'AMF, ne sera jamais connu du grand public, sauf action particulière d'un créancier ou de l'AMF, ou encore si BVD donne l'information dans ses prochains comptes.
SVI, initialement SAS, ayant adopté entre-temps le statut de société en nom collectif, il est probable que de son côté elle ne publiera plus de comptes.
De là à penser que Jacques Rouvroy a utilisé la trésorerie du Groupe pour vendre ses titres à un prix supérieur à celui du marché, il n'y a qu'un pas. Car sinon, pourquoi ne pas céder les titres directement sur le marché?
Entre-temps, le cours de l'action a remonté, et le PDG de Prologue indique que SVI et la financière du Vignoble ne ferait plus partie de son actionnariat. Mais cela fait un peu désordre : certes JR et SVI ont déjà été condamnés dans une affaire plus récente par l'AMF pour n'avoir pas déclaré les franchissements de seuils d'auto-contrôle de BVD. Certes, SVI a subi un rappel à l'ordre du TC de Dijon pour déposer ses comptes. Certes, la morale des affaires semble une notion interprétée d'une façon tout à fait particulière par le Groupe Belvédère. Mais quand même....
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Pour en revenir à ma question initiale sur "Pourquoi, alors qu'il a demande de confusion de patrimoine entre Belvédère et Moncigale, cette demande de confusion n'a t elle pas été faite pour SVI?", aucune explication qui tienne la route : Mêmes dirigeants, absence d'autonomie financière, absence de gestion autonome...
Si vous avez une idée, je suis preneuse. Encore que, tant que il ne vient pas à l'esprit de l'une des deux sociétés actionnaires de céder des titres à un tiers, dirigeant actuel ou autre, ET tant que sobieski sarl reste propriété du Groupe, les intérêts des créanciers et des actionnaires sont préservés, n'est-ce-pas?
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Quelques éléments sur la société, en date du 31/12/2009, tels que publiés le 11 juillet 2011 :
SNC enregistrée sous le Siren 512039629 auprès du TC de Dijon (tiens, ils n'ont pas pensé à la faire déménager, celle-là?)
Capital de 40.000€, dont 20.000 € non libérés
Détenue à hauteur de 99.99% par la société Sobieski sarl, filiale de BVD dirigée par Madame Katarzyna PACZESNIAK, et à hauteur du solde (1 action) par Sobieski Spolska ZOO, dirigée par Monsieur Krzysztof TRYLINSKI.
La société elle-même a pour gérante Katarzyna PACZESNIAK
Dettes financières de 27,2 M€ (prêt intra-groupe rémunéré, les intérêts générant l'essentiel de la perte de 734 K€)
Actif composé quasi exclusivement de titres Belvédères, avec une valeur de marché de 20.9 M€, comptabilisés pour 26 M€ au bilan, la société bénéficiant d'une option de vente à Belvédère (autrement dit, Belvédère s'est engagée à lui racheter les titres à ce prix si l'évolution du cours était défavorable).
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NOTA : concernant la Financière du Vignoble, j'ai un peu de mal à comprendre si elle est propriété exclusive de Jacques Rouvroy, et donc si le raisonnement ne s'applique pas aussi à elle, ou si elle est partiellement détenue par le Groupe Belvédère, auquel cas l'analyse pourrait être légèrement différente. On notera seulement qu'elle ne fait pas partie de la liste des filiales et participations déclarées par le Groupe dans ses derniers comptes publiés (2009), mais qu'elle bénéficie toutefois d'une avance en compte-courant de ce même Groupe.
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lundi 26 septembre 2011
BVD : la lettre de démission d'un administrateur
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A l'ordre du jour de la prochaine AG de Belvédère, on notera, entre autres points tout aussi importants, tels que le quitus à donner aux administrateurs pour une perte sociale de 25 M€, le remplacement par une dame d'origine polonaise d'un administrateur, Luc Demarre. Voici la lettre de démission de ce dernier, adressée le 8 juillet à Jacques Rouvroy :
Résumé : 1 seul Conseil d'Administration en 8 mois,avec prière d'attendre deux mois de plus malgré les urgences ; aucune information aux administrateurs sur le subit changement de stratégie juridique ; et des "changements d'équilibre" entre rôle accordé au PDG et celui accordé au DDG, "sans que les Administrateurs n'aient été consultés ni même informés".
Il est vrai que cela fait beaucoup. Mais gageons que la nouvelle Administratrice saura se montrer beaucoup plus accommodante. Pour peu qu'elle en ait le temps.
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A l'ordre du jour de la prochaine AG de Belvédère, on notera, entre autres points tout aussi importants, tels que le quitus à donner aux administrateurs pour une perte sociale de 25 M€, le remplacement par une dame d'origine polonaise d'un administrateur, Luc Demarre. Voici la lettre de démission de ce dernier, adressée le 8 juillet à Jacques Rouvroy :
Résumé : 1 seul Conseil d'Administration en 8 mois,avec prière d'attendre deux mois de plus malgré les urgences ; aucune information aux administrateurs sur le subit changement de stratégie juridique ; et des "changements d'équilibre" entre rôle accordé au PDG et celui accordé au DDG, "sans que les Administrateurs n'aient été consultés ni même informés".
Il est vrai que cela fait beaucoup. Mais gageons que la nouvelle Administratrice saura se montrer beaucoup plus accommodante. Pour peu qu'elle en ait le temps.
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vendredi 23 septembre 2011
Belvédère envisagerait la cession de la marque Sobieski
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Pour se tirer d'affaire, Belvédère envisagerait la cession de sa marque de vodka-phare, Sobieski. La production serait reconditionnée sous une nouvelle marque, Polonia.
Le sort de la vodka Krupnik n'a pas été évoqué.
Si la vente se finalise, la rentrée de cash permettra à Belvédère d'honorer une part importante, voire la totalité de ses créances. A noter que la marque est nantie par les FRN.
Ne se poserait plus alors que le problème de la rentabilité de la nouvelle marque. Car si Sobieski a vu rapidement ses parts de marché augmenter, c'est au prix de campagnes de promotions incessantes et au détriment de la rentabilité. Dans ces conditions, il serait illusoire d'envisager une production au même niveau que la Sobieski pour la Polonia.
Par ailleurs, le nom final restera à affiner, puisque la marque Polonia est déjà distribuée dans le monde, et la "Pro Polonia", distillée à Polmos Lancut, était jusqu'ici distribuée en France par France-Boissons.
Pour se tirer d'affaire, Belvédère envisagerait la cession de sa marque de vodka-phare, Sobieski. La production serait reconditionnée sous une nouvelle marque, Polonia.
Le sort de la vodka Krupnik n'a pas été évoqué.
Si la vente se finalise, la rentrée de cash permettra à Belvédère d'honorer une part importante, voire la totalité de ses créances. A noter que la marque est nantie par les FRN.
Ne se poserait plus alors que le problème de la rentabilité de la nouvelle marque. Car si Sobieski a vu rapidement ses parts de marché augmenter, c'est au prix de campagnes de promotions incessantes et au détriment de la rentabilité. Dans ces conditions, il serait illusoire d'envisager une production au même niveau que la Sobieski pour la Polonia.
Par ailleurs, le nom final restera à affiner, puisque la marque Polonia est déjà distribuée dans le monde, et la "Pro Polonia", distillée à Polmos Lancut, était jusqu'ici distribuée en France par France-Boissons.
jeudi 22 septembre 2011
Belvédère et Moncigale en RJ : nouvelles surprises de la Justice consulaire
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Ainsi, Belvédère et Moncigale ont été mises en RJ mardi, dans une procédure conjointe. A la demande du représentant des créanciers, Maître Torelli, et de Maitre Olivier Fabre, l'Administrateur Judiciaire devenu proche des dirigeants (dont il ne dédaigne pas les invitations à dîner).
En dépit de toutes les manoeuvres auxquelles se sont livrées les dirigeants pour échapper à leur créanciers, ils conservent la main sur la gestion des deux sociétés, Maitre Fabre n'intervenant qu'au titre de "l'assistance aux dirigeants".
Désormais, Krzysztof Trylinski et Erick Antony SKORA assurent donc les commandes (Ils ont été nommés respectivement Président et DG du Groupe lors d'un CA tenu mardi, Jacques Rouvroy ayant été remercié pour ses bons et loyaux services, avec une à la clé une indemnité potentielle dont le montant n'a pas été officiellement communiqué).
Quelles raisons d'espérer pour les salariés de Moncigale? Elles sont très maigres. Un tiers des emplois a déjà été détruit depuis 2007. Même si la Cour d'Appel de Nîmes, dans sa séance du 13 octobre, rejette la confusion de patrimoine qui a mené à cette situation, cela ne changera pas grand chose pour Moncigale. Qu'elle soit sous RJ ou sous plan de sauvegarde. Puisque dans les deux cas, les dirigeants restent les mêmes, Jacques Rouvroy mis à part. Car c'était les deux polonais qui tenaient les rênes jusque là. Même si il fallait bien un français pour assurer le rôle de potiche.
Et ces dirigeants ont fait la preuve jusqu'ici de leur carences en matière de gestion pour l'ensemble du Groupe : pertes abyssales (179 M€ en 2009 pour le Groupe Belvédère), destruction d'emplois en France, et mépris total des créanciers. Sans parler des abus de bien sociaux ouvertement revendiqués devant le Tribunal de Commerce en ce qui concerne Moncigale. Ni de ceux auxquels ils se sont livrés concernant Marie-Brizard (car comment analyser autrement le cadeau de 100 M€ qu'ils se sont fait, en omettant de déclarer sa créance à leur encontre?). Ni de ceux qu'ils ont commis juste avant la mise sous sauvegarde de Moncigale : pourquoi la marque de vins moribonde, rachetée Alain-Dominique Perrin, Administrateur, est-elle favorisés dans la commercialisation plutôt que celles de Moncigale, et dans des conditions ruineuses pour cette dernière?
Il y a d'autres questions, mais qu'importe, si les dirigeants continuent à avoir les pleins pouvoirs pour finir de ruiner la société?
_______________
L'analyse du jugement qui a confirmé la conversion en RJ fait ressortir quelques points étonnants :
1. Concernant le caractère suspensif de l'Appel : cette hypothèse vole en éclat, le procureur MASSIP ayant pris la peine de préciser "que l'appel du parquet n'a pas d'effet suspensif la jurisprudence est constante à ce sujet (courrier du parquet général du 20 juillet 2011) donc le Tribunal de Commerce de NIMES peut trancher".
Curieux. Car l'article 661.1 précise bien que "II.-L'appel du ministère public est suspensif, à l'exception de celui portant sur les décisions statuant sur l'ouverture de la procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire", et en l'occurrence, l'appel portait non pas sur la décision de mise sous sauvegarde de l'une des sociétés, mais sur le jugement de confusion de patrimoine. Mais bon, puisque le Parquet l'écrit, on supposera qu'il est au fait de la Jurisprudence !
2. Concernant la procédure de conciliation demandée au TC de Dijon, et avortée :
Attendu que Monsieur TRYLINSKI, Directeur Général de la SA BELVEDERE, a fait part de ses excuses au Tribunal quant à la procédure de conciliation lancée par un associé dont il n'était pas au courant"
Ben oui! "un associé"- et on suppose que pour pouvoir agir, ce n'était pas un boursicoteur lambda, ni même Bruce Willis, mais un associé doté des pouvoirs de représenter la société, du genre, le Président. Et ainsi, le Président de Belvédère aurait demandé une procédure de conciliation dans le dos de son Directeur Général? Quelle pétaudière. Comme dit ma grand-mère "Faut y vouèrre pour y croièrrre"! Contrairement à moi, qui a passé mon enfance de l'autre côté du Rhône, ma grand-mère est bourguignonne, ce qui explique l'accent.
3. Concernant l'éventuelle cessation de paiement de Moncigale : accrochez-vous bien sur le raisonnement, car :
- lors de la demande de procédure de sauvegarde, Moncigale a fait état d'un actif disponible à hauteur de 39 551 000 euros pour un passif échu et à échoir de 31 145 000 euros, dont 13 497 OOO euros de compte-courant à Marie-Brizard et 18.166.000 de stocks.
Première erreur. Ni le compte-courant de Marie-Brizard, passif à échoir et non exigible puisque celle-ci a dit ne pas en demander le remboursement, ni les stocks, qui ne constituent pas un actif disponible, n'étaient à déclarer. Elle aurait du déclarer 21.385 K€ d'actif disponible, et, au maximum, 17.648 de passif exigible (au maximum, car on ne sait pas s'il y a d'autres sommes "à échoir" en sus du compte-courant). Soit 3,5 M€ de trésorerie disponible à court terme.
- Maitre Fabre a demandé un audit financier à un cabinet spécialisé, Eight Advisory. Et en conclut que "la SAS Moncigale n'a pas de souci de trésorerie jusqu'à la fin de l'année". Et qu'il convient donc de prononcer la conversion en règlement judiciaire. (Sorry, Maître, je n'ai pas compris la logique).
- Maitre Torelli, le représentant des créanciers, conclut lui, que puisque les stocks n'étaient pas à inclure dans les actifs, "il est donc certain que la SAS Moncigale est cessation de paiement au sens de la loi dès l'ouverture de la procédure". Maître, et si vous enleviez les passifs à échoir qui eux non plus n'ont pas à être déclarés?
- Un avocat, Maitre Chabaud, "affirme l'absence de rupture de caisse et qu'aucun créancier n'a pas été réglé au jour de la déclaration de sauvegarde". Mais il anticipe sur la décision de la Cour d'Appel, et conclut que "la cessation de paiement de la SA Belvédère entraine, suite à la confusion de patrimoine des deux sociétés, la cessation de paiement de la SAS Moncigale, les procédures étant indissociables". Heu.... Maître, il n'y avait pas un appel sur cette confusion de patrimoine?
- Dernier mot au procureur : il dit partager l'analyse de Maitre Torelli.
Conclusion : le Tribunal constate la cessation de paiement de Moncigale, et fixe au 14 juin 2011 la date de cessation de paiement.
4. Concernant l'état de cessation de paiement de Belvédère elle-même, peu de surprise, puisque dès lors que la résolution du premier plan de sauvegarde avait été prononcée par le TC de Dijon, il était clair que sans négociations, ils n'avaient pas les moyens de payer leurs créanciers. Par contre, les PP titulaires d'OBSA qui comptaient, suite à la décision de la Cour d'Appel, voir enfin débloquer les sommes consignées au titre de dividende et dont le règlement avait été annoncé à grands coups de communiqués de presse vont devoir déchanter. Car que prévoit l'Administrateur pour pallier aux problèmes de Trésorerie de Belvédère?
"Que la SA Belvédère puisse récupérer les fonds qui sont les siens, actuellement détenus par les anciens Commissaires à l'exécution du plan (une assignation est prévue devant le Tribunal de Commerce de Nîmes) et que le Tribunal l'autorise à pouvoir alimenter ses filiales selon des modalités à définir".
Sur ce point, j'avoue mon ignorance. Je pensais que la somme destinée aux créanciers n'était consignée que dans l'attente de la décision de la Cour de Cassation sur la validité de la part des FRN. Et que la Cour de Cassation ayant reconnu les créances, FRN comme titulaires d'OBSA auraient pu en espérer le versement. Mais il semble que Belvédère pourra en retrouver la libre disposition. Je vois d'ici là les commentaires sarcastiques des actionnaires : "on vous a bien eu, les créanciers! Cela vous servira de leçon d'avoir tenté de vous enrichir en prêtant de l'argent à BVD!".
Ne vous réjouissez pas trop vite, petits spéculateurs : car si la cotation de l'action est maintenue, c'est bien pour permettre d'écouler l'auto-contrôle, comme l'atteste l'autre source de financement prévue par l'Administrateur :
"Que le Tribunal autorise la SA Belvedere, sous la condition du maintien de la cotation en bourse, à procéder à des cessions de l'auto-contrôle pour restaurer également la trésorerie de ses filiales, et conforter ainsi par la production les actifs du groupe".
Quand à la cession éventuelle de marques, il n'en n'est pas question dans les solutions avancées dans ce jugement.
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Ainsi, Belvédère et Moncigale ont été mises en RJ mardi, dans une procédure conjointe. A la demande du représentant des créanciers, Maître Torelli, et de Maitre Olivier Fabre, l'Administrateur Judiciaire devenu proche des dirigeants (dont il ne dédaigne pas les invitations à dîner).
En dépit de toutes les manoeuvres auxquelles se sont livrées les dirigeants pour échapper à leur créanciers, ils conservent la main sur la gestion des deux sociétés, Maitre Fabre n'intervenant qu'au titre de "l'assistance aux dirigeants".
Désormais, Krzysztof Trylinski et Erick Antony SKORA assurent donc les commandes (Ils ont été nommés respectivement Président et DG du Groupe lors d'un CA tenu mardi, Jacques Rouvroy ayant été remercié pour ses bons et loyaux services, avec une à la clé une indemnité potentielle dont le montant n'a pas été officiellement communiqué).
Quelles raisons d'espérer pour les salariés de Moncigale? Elles sont très maigres. Un tiers des emplois a déjà été détruit depuis 2007. Même si la Cour d'Appel de Nîmes, dans sa séance du 13 octobre, rejette la confusion de patrimoine qui a mené à cette situation, cela ne changera pas grand chose pour Moncigale. Qu'elle soit sous RJ ou sous plan de sauvegarde. Puisque dans les deux cas, les dirigeants restent les mêmes, Jacques Rouvroy mis à part. Car c'était les deux polonais qui tenaient les rênes jusque là. Même si il fallait bien un français pour assurer le rôle de potiche.
Et ces dirigeants ont fait la preuve jusqu'ici de leur carences en matière de gestion pour l'ensemble du Groupe : pertes abyssales (179 M€ en 2009 pour le Groupe Belvédère), destruction d'emplois en France, et mépris total des créanciers. Sans parler des abus de bien sociaux ouvertement revendiqués devant le Tribunal de Commerce en ce qui concerne Moncigale. Ni de ceux auxquels ils se sont livrés concernant Marie-Brizard (car comment analyser autrement le cadeau de 100 M€ qu'ils se sont fait, en omettant de déclarer sa créance à leur encontre?). Ni de ceux qu'ils ont commis juste avant la mise sous sauvegarde de Moncigale : pourquoi la marque de vins moribonde, rachetée Alain-Dominique Perrin, Administrateur, est-elle favorisés dans la commercialisation plutôt que celles de Moncigale, et dans des conditions ruineuses pour cette dernière?
Il y a d'autres questions, mais qu'importe, si les dirigeants continuent à avoir les pleins pouvoirs pour finir de ruiner la société?
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L'analyse du jugement qui a confirmé la conversion en RJ fait ressortir quelques points étonnants :
1. Concernant le caractère suspensif de l'Appel : cette hypothèse vole en éclat, le procureur MASSIP ayant pris la peine de préciser "que l'appel du parquet n'a pas d'effet suspensif la jurisprudence est constante à ce sujet (courrier du parquet général du 20 juillet 2011) donc le Tribunal de Commerce de NIMES peut trancher".
Curieux. Car l'article 661.1 précise bien que "II.-L'appel du ministère public est suspensif, à l'exception de celui portant sur les décisions statuant sur l'ouverture de la procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire", et en l'occurrence, l'appel portait non pas sur la décision de mise sous sauvegarde de l'une des sociétés, mais sur le jugement de confusion de patrimoine. Mais bon, puisque le Parquet l'écrit, on supposera qu'il est au fait de la Jurisprudence !
2. Concernant la procédure de conciliation demandée au TC de Dijon, et avortée :
Attendu que Monsieur TRYLINSKI, Directeur Général de la SA BELVEDERE, a fait part de ses excuses au Tribunal quant à la procédure de conciliation lancée par un associé dont il n'était pas au courant"
Ben oui! "un associé"- et on suppose que pour pouvoir agir, ce n'était pas un boursicoteur lambda, ni même Bruce Willis, mais un associé doté des pouvoirs de représenter la société, du genre, le Président. Et ainsi, le Président de Belvédère aurait demandé une procédure de conciliation dans le dos de son Directeur Général? Quelle pétaudière. Comme dit ma grand-mère "Faut y vouèrre pour y croièrrre"! Contrairement à moi, qui a passé mon enfance de l'autre côté du Rhône, ma grand-mère est bourguignonne, ce qui explique l'accent.
3. Concernant l'éventuelle cessation de paiement de Moncigale : accrochez-vous bien sur le raisonnement, car :
- lors de la demande de procédure de sauvegarde, Moncigale a fait état d'un actif disponible à hauteur de 39 551 000 euros pour un passif échu et à échoir de 31 145 000 euros, dont 13 497 OOO euros de compte-courant à Marie-Brizard et 18.166.000 de stocks.
Première erreur. Ni le compte-courant de Marie-Brizard, passif à échoir et non exigible puisque celle-ci a dit ne pas en demander le remboursement, ni les stocks, qui ne constituent pas un actif disponible, n'étaient à déclarer. Elle aurait du déclarer 21.385 K€ d'actif disponible, et, au maximum, 17.648 de passif exigible (au maximum, car on ne sait pas s'il y a d'autres sommes "à échoir" en sus du compte-courant). Soit 3,5 M€ de trésorerie disponible à court terme.
- Maitre Fabre a demandé un audit financier à un cabinet spécialisé, Eight Advisory. Et en conclut que "la SAS Moncigale n'a pas de souci de trésorerie jusqu'à la fin de l'année". Et qu'il convient donc de prononcer la conversion en règlement judiciaire. (Sorry, Maître, je n'ai pas compris la logique).
- Maitre Torelli, le représentant des créanciers, conclut lui, que puisque les stocks n'étaient pas à inclure dans les actifs, "il est donc certain que la SAS Moncigale est cessation de paiement au sens de la loi dès l'ouverture de la procédure". Maître, et si vous enleviez les passifs à échoir qui eux non plus n'ont pas à être déclarés?
- Un avocat, Maitre Chabaud, "affirme l'absence de rupture de caisse et qu'aucun créancier n'a pas été réglé au jour de la déclaration de sauvegarde". Mais il anticipe sur la décision de la Cour d'Appel, et conclut que "la cessation de paiement de la SA Belvédère entraine, suite à la confusion de patrimoine des deux sociétés, la cessation de paiement de la SAS Moncigale, les procédures étant indissociables". Heu.... Maître, il n'y avait pas un appel sur cette confusion de patrimoine?
- Dernier mot au procureur : il dit partager l'analyse de Maitre Torelli.
Conclusion : le Tribunal constate la cessation de paiement de Moncigale, et fixe au 14 juin 2011 la date de cessation de paiement.
4. Concernant l'état de cessation de paiement de Belvédère elle-même, peu de surprise, puisque dès lors que la résolution du premier plan de sauvegarde avait été prononcée par le TC de Dijon, il était clair que sans négociations, ils n'avaient pas les moyens de payer leurs créanciers. Par contre, les PP titulaires d'OBSA qui comptaient, suite à la décision de la Cour d'Appel, voir enfin débloquer les sommes consignées au titre de dividende et dont le règlement avait été annoncé à grands coups de communiqués de presse vont devoir déchanter. Car que prévoit l'Administrateur pour pallier aux problèmes de Trésorerie de Belvédère?
"Que la SA Belvédère puisse récupérer les fonds qui sont les siens, actuellement détenus par les anciens Commissaires à l'exécution du plan (une assignation est prévue devant le Tribunal de Commerce de Nîmes) et que le Tribunal l'autorise à pouvoir alimenter ses filiales selon des modalités à définir".
Sur ce point, j'avoue mon ignorance. Je pensais que la somme destinée aux créanciers n'était consignée que dans l'attente de la décision de la Cour de Cassation sur la validité de la part des FRN. Et que la Cour de Cassation ayant reconnu les créances, FRN comme titulaires d'OBSA auraient pu en espérer le versement. Mais il semble que Belvédère pourra en retrouver la libre disposition. Je vois d'ici là les commentaires sarcastiques des actionnaires : "on vous a bien eu, les créanciers! Cela vous servira de leçon d'avoir tenté de vous enrichir en prêtant de l'argent à BVD!".
Ne vous réjouissez pas trop vite, petits spéculateurs : car si la cotation de l'action est maintenue, c'est bien pour permettre d'écouler l'auto-contrôle, comme l'atteste l'autre source de financement prévue par l'Administrateur :
"Que le Tribunal autorise la SA Belvedere, sous la condition du maintien de la cotation en bourse, à procéder à des cessions de l'auto-contrôle pour restaurer également la trésorerie de ses filiales, et conforter ainsi par la production les actifs du groupe".
Quand à la cession éventuelle de marques, il n'en n'est pas question dans les solutions avancées dans ce jugement.
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lundi 19 septembre 2011
Pourquoi ceux "qui ne croient pas" à Belvédère sont-ils présents sur le forum Boursorama?
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A l'un des intervenants, nobch, qui posait cette question, j'avais fait samedi une réponse. Celle-ci ayant été effacée, la revoilà ici (il y en a qui n'ont toujours pas compris que la censure était stupide!)
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Non, il n'est pas nécessaire d'être maso. Il y a des gens qui se payent des séances de cinéma pour assister à des histoires à suspens, alors que ici c'est gratuit. Il y a même des personnages (baco12, baidu, Alchris) auxquels on ne croirait même pas si on les voyait au cinéma. On se dirait "Mais que ce réalisateur est nul! Cela ne peut pas exister, des crétins pareils!". Or si. Ils existent.
De la même façon, si un réalisateur nous imposait la saga des aventures juridiques de BVD, personne n'y croirait non plus. J'imagine d'ici les critiques "scénario trop improbable - en voulant dénoncer les abus du capitalisme, l'auteur a affaibli son propos en forçant trop le trait : à partir d'une description assez réaliste d'événements juridiques intervenant dans la vie des affaires, il a monté un scénario a priori prometteur. Malheureusement, la répétition à l'envie des épisodes juridiques devenant de plus en plus improbables, traduit au final un manque d'imagination, et aboutit à l'affaiblissement du ressort dramatique, qui s'épuise. Dommage, car l'histoire était initialement séduisante. Le film est à réserver aux jours de pluie, pour les seuls militants anti-capitalistes qui voudraient se conforter dans leurs opinions. Pour les autres, autant s'abstenir : on n'y croit pas".
OUI. Sauf que là, on n'est pas au cinéma. C'est la vraie vie. Pour revenir à ta question "Pourquoi tous ceux qui ne croient à BVD restent sur ce forum", quelques éléments :
Tout d'abord, il y a deux acceptations du sens "croire à BVD". Cela peut vouloir dire :
- croire à une hausse du cours durable, car la société serait rentable - c'est le lot notamment de quelques actionnaires comme toi.
- croire que même si la rentabilité n'est pas au rendez-vous cette année encore, et le cours baisse, il faut espérer qu'elle survivra, et que le Groupe pourra honorer ses dettes, ses salaires, les emplois et les débouchés. C'est le lot des fournisseurs, d'une majorité de salariés, et de tous les créanciers en général. Aucun créancier ne peut souhaiter que BVD aille à la faillite, car si c"était le cas, ils auraient tout à perdre. Qu'ils soient fournisseurs, producteurs, acheteurs, détenteurs de FRBN ou d'OBSA. Sans parler du fisc, de l'URSSAF, et de tous ceux qui contribuent aux finances de ces deux derniers.
Et donc il y a plusieurs de raisons de fréquenter ce forum, même si l'on ne croit pas à une hausse du cours.
En passant sur les court-termistes, friands de la volatilité de l'action (typiquement, Tusnut et BVD007, qui ont le mérite d'exposer leur attitude) et qui sont plutôt pessimistes à long terme, mais revendiquent l'idée de gagner de l'argent sur les hésitations des actionnaires, il y a donc, si on récapitule :
1. Ces court-termistes, adeptes des AR. Dont certains, moins transparents que les deux cités, n'hésitent pas à produire des messages lamentablement pauvres, du type "ça va monter", "c'est quoi cette daube, je n'y crois plus".
2. Des titulaires de FRN, qui avaient cru investir dans du dur, et s'exonérer des aléas des fluctuations boursières du titre. Et forcément désireux que les intérêts annuels promis leur soient versés.
3. Des titulaires d'OBSA, créanciers aussi, mais intéressés parallèlement à un développement du titre.
4. Des ex-salariés (de filiales autrefois rentables) déçus, qui cherchent à comprendre comment un tel gâchis a été possible.
5. Des salariés actuels inquiets de leur futur job : les konneries des dirigeants entraineront-elles les filiales françaises dans dans la faillite? Ou seront-ils vendus à des tiers dont ils ne connaissent pas les objectifs?
6. Quelques viticulteurs, qui interviennent très rarement, et restent plutôt lecteurs. Comme restent purement muets et lecteurs des acheteurs, et des scrutateurs soucieux de leurs avoirs.
7. D'autres simples spectateurs, qui cherchent eux aussi à deviner, avec moins d'implication, la fin de l'énigme. Qui n'hésitent pas à analyser les news. Et qui accessoirement, pour certains, (dont moi) savent qu'une faillite de BVD augmentera de quelques centimes ou euros leurs propres impôts et cotisations sociales. L'enjeu n'étant pas ces quelques centimes, mais la mécanique qui permet que le facture augmente. (NB : par exemple, même si dans une action en justice, le perdant est appelé à payer quelques frais, la somme demandée de frais de justice est toujours largement inférieure aux coûts réellement engagés sur le budget de l'Etat. Autrement dit, les abus de recours à des procédures judiciaires sont payés par TOUS les contribuables). Sans parler des AGS si le RJ de Moncigale conduit à une LJ.
Bref, aucune raison que ce forum soit complètement muet, vu les enjeux que cela représente. Aucune raison non plus que tous les avis soient positifs. Car au-delà des variations de cours, les enjeux dépassent très largement les PV ou MV de quelques actionnaires.
___________________________________
PS pour nobch: je ne vous réponds que parce que vous me semblez plutôt sympathtique. Entre vous et les baco de service, il semble finalement y avoir un monde. Toujours est-il que, malgré ce que m'inspire vos interventions assez raisonnées, la conclusion est sûre : BVD ne vaut que entre 15 et 23 euros. Et encore, à condition que BVD arrête sa fuite en avant et sa politique de terre brûlée. Je suis profondément désolée pour vous que vous pensiez que votre adhésion à l'association de défense des actionnaires de Eurotunnel vous permettra d'augmenter vos chances de vous en sortir au plan financier. Ce qui est certain, c'est que si vous êtes dans une attitude d'actionnaire à long terme,vous y perdrez beaucoup. Quoi que vous raconte Nicolas Miguet, ou n'importe quel autre gourou.
Demandez donc aux anciens actionnaires de Eurotunnel qui ont adhéré à l'association de défense ce qu'ils en pensent.
Demandez donc aux anciens actionnaires de Loyaltouch qui ont adhéré à l'association de défense ce qu'ils en pensent.
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Non actionnaire,pas d'intention de l'être, et intervenant aux seuls titres de spectatrice, et future victime indirecte si on laisse faire les dirigeants
A l'un des intervenants, nobch, qui posait cette question, j'avais fait samedi une réponse. Celle-ci ayant été effacée, la revoilà ici (il y en a qui n'ont toujours pas compris que la censure était stupide!)
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"pourquoi tout ceux qui ne croient pas à BVD restent sur ce forum à perdre leur temps, faut être maso !, ou alors faire parti de certains créanciers qui veulent la peau de BVD pour se remplir les poches. "
Non, il n'est pas nécessaire d'être maso. Il y a des gens qui se payent des séances de cinéma pour assister à des histoires à suspens, alors que ici c'est gratuit. Il y a même des personnages (baco12, baidu, Alchris) auxquels on ne croirait même pas si on les voyait au cinéma. On se dirait "Mais que ce réalisateur est nul! Cela ne peut pas exister, des crétins pareils!". Or si. Ils existent.
De la même façon, si un réalisateur nous imposait la saga des aventures juridiques de BVD, personne n'y croirait non plus. J'imagine d'ici les critiques "scénario trop improbable - en voulant dénoncer les abus du capitalisme, l'auteur a affaibli son propos en forçant trop le trait : à partir d'une description assez réaliste d'événements juridiques intervenant dans la vie des affaires, il a monté un scénario a priori prometteur. Malheureusement, la répétition à l'envie des épisodes juridiques devenant de plus en plus improbables, traduit au final un manque d'imagination, et aboutit à l'affaiblissement du ressort dramatique, qui s'épuise. Dommage, car l'histoire était initialement séduisante. Le film est à réserver aux jours de pluie, pour les seuls militants anti-capitalistes qui voudraient se conforter dans leurs opinions. Pour les autres, autant s'abstenir : on n'y croit pas".
OUI. Sauf que là, on n'est pas au cinéma. C'est la vraie vie. Pour revenir à ta question "Pourquoi tous ceux qui ne croient à BVD restent sur ce forum", quelques éléments :
Tout d'abord, il y a deux acceptations du sens "croire à BVD". Cela peut vouloir dire :
- croire à une hausse du cours durable, car la société serait rentable - c'est le lot notamment de quelques actionnaires comme toi.
- croire que même si la rentabilité n'est pas au rendez-vous cette année encore, et le cours baisse, il faut espérer qu'elle survivra, et que le Groupe pourra honorer ses dettes, ses salaires, les emplois et les débouchés. C'est le lot des fournisseurs, d'une majorité de salariés, et de tous les créanciers en général. Aucun créancier ne peut souhaiter que BVD aille à la faillite, car si c"était le cas, ils auraient tout à perdre. Qu'ils soient fournisseurs, producteurs, acheteurs, détenteurs de FRBN ou d'OBSA. Sans parler du fisc, de l'URSSAF, et de tous ceux qui contribuent aux finances de ces deux derniers.
Et donc il y a plusieurs de raisons de fréquenter ce forum, même si l'on ne croit pas à une hausse du cours.
En passant sur les court-termistes, friands de la volatilité de l'action (typiquement, Tusnut et BVD007, qui ont le mérite d'exposer leur attitude) et qui sont plutôt pessimistes à long terme, mais revendiquent l'idée de gagner de l'argent sur les hésitations des actionnaires, il y a donc, si on récapitule :
1. Ces court-termistes, adeptes des AR. Dont certains, moins transparents que les deux cités, n'hésitent pas à produire des messages lamentablement pauvres, du type "ça va monter", "c'est quoi cette daube, je n'y crois plus".
2. Des titulaires de FRN, qui avaient cru investir dans du dur, et s'exonérer des aléas des fluctuations boursières du titre. Et forcément désireux que les intérêts annuels promis leur soient versés.
3. Des titulaires d'OBSA, créanciers aussi, mais intéressés parallèlement à un développement du titre.
4. Des ex-salariés (de filiales autrefois rentables) déçus, qui cherchent à comprendre comment un tel gâchis a été possible.
5. Des salariés actuels inquiets de leur futur job : les konneries des dirigeants entraineront-elles les filiales françaises dans dans la faillite? Ou seront-ils vendus à des tiers dont ils ne connaissent pas les objectifs?
6. Quelques viticulteurs, qui interviennent très rarement, et restent plutôt lecteurs. Comme restent purement muets et lecteurs des acheteurs, et des scrutateurs soucieux de leurs avoirs.
7. D'autres simples spectateurs, qui cherchent eux aussi à deviner, avec moins d'implication, la fin de l'énigme. Qui n'hésitent pas à analyser les news. Et qui accessoirement, pour certains, (dont moi) savent qu'une faillite de BVD augmentera de quelques centimes ou euros leurs propres impôts et cotisations sociales. L'enjeu n'étant pas ces quelques centimes, mais la mécanique qui permet que le facture augmente. (NB : par exemple, même si dans une action en justice, le perdant est appelé à payer quelques frais, la somme demandée de frais de justice est toujours largement inférieure aux coûts réellement engagés sur le budget de l'Etat. Autrement dit, les abus de recours à des procédures judiciaires sont payés par TOUS les contribuables). Sans parler des AGS si le RJ de Moncigale conduit à une LJ.
Bref, aucune raison que ce forum soit complètement muet, vu les enjeux que cela représente. Aucune raison non plus que tous les avis soient positifs. Car au-delà des variations de cours, les enjeux dépassent très largement les PV ou MV de quelques actionnaires.
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PS pour nobch: je ne vous réponds que parce que vous me semblez plutôt sympathtique. Entre vous et les baco de service, il semble finalement y avoir un monde. Toujours est-il que, malgré ce que m'inspire vos interventions assez raisonnées, la conclusion est sûre : BVD ne vaut que entre 15 et 23 euros. Et encore, à condition que BVD arrête sa fuite en avant et sa politique de terre brûlée. Je suis profondément désolée pour vous que vous pensiez que votre adhésion à l'association de défense des actionnaires de Eurotunnel vous permettra d'augmenter vos chances de vous en sortir au plan financier. Ce qui est certain, c'est que si vous êtes dans une attitude d'actionnaire à long terme,vous y perdrez beaucoup. Quoi que vous raconte Nicolas Miguet, ou n'importe quel autre gourou.
Demandez donc aux anciens actionnaires de Eurotunnel qui ont adhéré à l'association de défense ce qu'ils en pensent.
Demandez donc aux anciens actionnaires de Loyaltouch qui ont adhéré à l'association de défense ce qu'ils en pensent.
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Non actionnaire,pas d'intention de l'être, et intervenant aux seuls titres de spectatrice, et future victime indirecte si on laisse faire les dirigeants
vendredi 16 septembre 2011
Tribunal de Commerce de Nîmes : la "Justice Consulaire" à l'oeuvre
Situation critique pour Moncigale, que Belvédère semble bien vouloir entraîner dans sa chute à tout prix.
Rappel de la situation : Belvédère a demandé la mise sous sauvegarde de sa sous-filiale en mai dernier. Puis a demandé à bénéficier d'une extension de la procédure à elle-même, en arguant d'une confusion de patrimoine (confusion justifiée, selon Belvédère, par les abus de biens sociaux qu'elle commet à l'égard de Moncigale). Le Parquet a fait appel de cette décision, et le jugement est prévu pour mi-octobre. Cet appel étant suspensif, le Tribunal de Commerce, qui avait une audience ce mardi 13 pour examiner le sort des deux sociétés aurait pu temporiser, même si BVD est d'ores et déjà en cessation de paiement (cf l'inscription du fisc et les derniers intérêts de FRN restés impayés). Ou décider du RJ de la seule Belvédère.
Il est certain que si la Cour d'Appel rejette l'extension de procédure à Belvédère, c'est le RJ quasi-assuré pour cette dernière. Mais Moncigale? Elle est en pertes, certes. Mais sa situation pourrait probablement se redresser si Belvédère lui payait ses dettes, et arrêtait de la défavoriser dans la commercialisation de ses produits. Si Belvédère arrêtait de lui imposer des contrats aux clauses léonines pour favoriser quelques copains.
Or que fait le représentant des créanciers? Il demande, contre l'avis d'une partie de ses créanciers, le RJ de Belvédère ET DE MONCIGALE. En théorie, c'est la seule solution pour exclure l'équipe actuelle de la gestion de Moncigale. Puisque dans une procédure de sauvegarde, les dirigeants gardent la main sous le contrôle des Commissaires à l'exécution du plan. Et Belvédère a déjà montré à Dijon qu'il se souciait des avis des Commissaires comme de sa dernière bouteille de Pulco. Mais pourquoi aller contre l'avis des créanciers, qui ont indiqué au journal "Les Echos" ne pas souhaiter ce RJ pour Moncigale? En craignant que cela ne conduise l'entreprise à sa disparition?
En parallèle, le vrai travail d'un administrateur judiciaire serait de tout faire pour sauver l'entreprise. Ce qui suppose qu'il tienne ses réunions de travail ailleurs que lors d'un dîner privé, sur l'invitation d'un dirigeant qu'il est précisément censé contrer.
Croisons encore une fois les doigts. Mais je le sens mal. J'espère me tromper.
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Rappel de la situation : Belvédère a demandé la mise sous sauvegarde de sa sous-filiale en mai dernier. Puis a demandé à bénéficier d'une extension de la procédure à elle-même, en arguant d'une confusion de patrimoine (confusion justifiée, selon Belvédère, par les abus de biens sociaux qu'elle commet à l'égard de Moncigale). Le Parquet a fait appel de cette décision, et le jugement est prévu pour mi-octobre. Cet appel étant suspensif, le Tribunal de Commerce, qui avait une audience ce mardi 13 pour examiner le sort des deux sociétés aurait pu temporiser, même si BVD est d'ores et déjà en cessation de paiement (cf l'inscription du fisc et les derniers intérêts de FRN restés impayés). Ou décider du RJ de la seule Belvédère.
Il est certain que si la Cour d'Appel rejette l'extension de procédure à Belvédère, c'est le RJ quasi-assuré pour cette dernière. Mais Moncigale? Elle est en pertes, certes. Mais sa situation pourrait probablement se redresser si Belvédère lui payait ses dettes, et arrêtait de la défavoriser dans la commercialisation de ses produits. Si Belvédère arrêtait de lui imposer des contrats aux clauses léonines pour favoriser quelques copains.
Or que fait le représentant des créanciers? Il demande, contre l'avis d'une partie de ses créanciers, le RJ de Belvédère ET DE MONCIGALE. En théorie, c'est la seule solution pour exclure l'équipe actuelle de la gestion de Moncigale. Puisque dans une procédure de sauvegarde, les dirigeants gardent la main sous le contrôle des Commissaires à l'exécution du plan. Et Belvédère a déjà montré à Dijon qu'il se souciait des avis des Commissaires comme de sa dernière bouteille de Pulco. Mais pourquoi aller contre l'avis des créanciers, qui ont indiqué au journal "Les Echos" ne pas souhaiter ce RJ pour Moncigale? En craignant que cela ne conduise l'entreprise à sa disparition?
En parallèle, le vrai travail d'un administrateur judiciaire serait de tout faire pour sauver l'entreprise. Ce qui suppose qu'il tienne ses réunions de travail ailleurs que lors d'un dîner privé, sur l'invitation d'un dirigeant qu'il est précisément censé contrer.
Croisons encore une fois les doigts. Mais je le sens mal. J'espère me tromper.
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jeudi 15 septembre 2011
Cassation : rejet du pourvoi formé par Belvédère
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La Cour de Cassation vient de rejeter la demande de Belvédère, qui espérait faire annuler sa créance FRN de 375 M€ en principal.
Belvédère avait contesté la déclaration de créances faite par le Trustee représentant les FRN lors de sa précédente sauvegarde de 2008, au motif que chaque porteur aurait du déposer individuellement sa créance. De son côté, le Trustee, Bank of New-York Mellon, faisait état de deux séries de contrats nettement séparés :
- des contrat de prêt sous forme d'obligations à taux variables (Floating Rate Notes) entre le Trustee et Belvédère
- des contrats individuels entre le Trustee et les porteurs de FRN.
Si la décision a une portée limitée pour Belvédère (les créances étaient redevenues exigibles du fait de la résolution du plan de sauvegarde), elle pourra toujours servir au cas où la Cour d'Appel de Nîmes ne rejette pas la procédure d'extension de sauvegarde du fait d'une prétendue confusion de patrimoine. En évitant à Belvédère de rallonger encore les délais avant de payer sa créance. La décision de la Cour d'Appel, quand à elle, est attendue pour octobre (audience mi-octobre, plus probablement un petit délai à prévoir pour le rendu du jugement).
Par contre, pour les porteurs de FRN, cela signifie que le dividende consigné sur les derniers mois de 2010 et les premiers mois de 2011 devraient pouvoir être débloqués rapidement.
Source presse : http://www.agefi.fr/articles/La-Cour-cassation-rejette-pourvois-Belvedere-1191841.html
La Cour de Cassation vient de rejeter la demande de Belvédère, qui espérait faire annuler sa créance FRN de 375 M€ en principal.
Belvédère avait contesté la déclaration de créances faite par le Trustee représentant les FRN lors de sa précédente sauvegarde de 2008, au motif que chaque porteur aurait du déposer individuellement sa créance. De son côté, le Trustee, Bank of New-York Mellon, faisait état de deux séries de contrats nettement séparés :
- des contrat de prêt sous forme d'obligations à taux variables (Floating Rate Notes) entre le Trustee et Belvédère
- des contrats individuels entre le Trustee et les porteurs de FRN.
Si la décision a une portée limitée pour Belvédère (les créances étaient redevenues exigibles du fait de la résolution du plan de sauvegarde), elle pourra toujours servir au cas où la Cour d'Appel de Nîmes ne rejette pas la procédure d'extension de sauvegarde du fait d'une prétendue confusion de patrimoine. En évitant à Belvédère de rallonger encore les délais avant de payer sa créance. La décision de la Cour d'Appel, quand à elle, est attendue pour octobre (audience mi-octobre, plus probablement un petit délai à prévoir pour le rendu du jugement).
Par contre, pour les porteurs de FRN, cela signifie que le dividende consigné sur les derniers mois de 2010 et les premiers mois de 2011 devraient pouvoir être débloqués rapidement.
Source presse : http://www.agefi.fr/articles/La-Cour-cassation-rejette-pourvois-Belvedere-1191841.html
dimanche 4 septembre 2011
Pièce en deux Actes. 2- BELVEDERE fait chanter ses Commissaires aux Comptes et prend ses actionnaires pour des idiots
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AGE de Belvédère ce matin, donc, pour valider le changement de siège social de Dijon à Beaucaire. Motif avoué : les Juges du Tribunal de Commerce de Dijon se sont à l'usage révélés peu accommodants en résiliant le plan de sauvegarde de Belvédère. Résiliation due au fait que Belvédère avait bafoué les engagements qu'elle avait pris à l'occasion de son plan de sauvegarde. Alors que le Tribunal de Commerce de Nîmes s'est montré beaucoup plus conciliant, en acceptant la mascarade de confusion de patrimoine entre Moncigale et Belvédère, et par le même coup un nouveau plan de sauvegarde, qui permettrait à Belvédère de fuir ses créanciers pendant une nouvelle période de dix ans. (Rappel : les Tribunaux de Commerce sont une Justice dite "Consulaire", et les Juges sont de simples particuliers, généralement chefs d'entreprises locaux, indépendants du Ministère de la Justice).
Après l'accueil bon enfant effectué par les salariés, les actionnaires qui ont pu trouver les locaux de l'usine de Moncigale ont eu droit à une série de discours des plus lénifiants. En résumé ; tout va bien, les Dirigeants sont parvenus à créer un Groupe de premier plan, et, en matière de perspectives, le projet de création d'une nouvelle usine Moncigale dans la plaine du Rhône montre, s'il en tait besoin, que tout va très bien, Madame la Marquise. (On rappelle que Moncigale, en procédure de sauvegarde, n'a pas vraiment les moyens de réinvestir en ce moment. Toutefois, les terrains actuels situés en centre ville, sur le secteur de la Marina tant défendue par Monsieur le Maire, pourraient être échangés par d'autres situés en zone inondable, et donc forcément moins chers).
A l'un des actionnaires qui posait une question sur les comptes 2010, toujours pas parus, une seule réponse : ce point n'est pas à l'ordre du jour. Aucune tendance n'a donc été précisée.
Par contre, alors que les comptes 2011 n'étaient pas non plus à l'ordre du jour, les Dirigeants de Belvédère s'en sont donné à coeur joie pour échanger avec Nicolas Miguet des estimations surréalistes sur la valorisation de la société !
En signalant tout d'abord que les chiffres de ventes étaient EXCELLENTS (En Pologne, en Chine, aux USA,...). Et puis, ils se sont malheureusement contredits, en voulant en faire trop. Ils ont pris à partie les Commissaires aux Comptes présents. A qui ils font le chantage suivant (par voie de mise en demeure parait-il, mais j'ose espérer que la seule mise en demeure était celle orale de N. Miguet, et que j'ai mal compris pour le reste) :
- soit les CAC acceptent une ré-évaluation de la marque Sobieski. A la bagatelle de 1 milliard d'euros. Soit plus de 400 fois la valeur actuelle de l'ensemble des marques hors Marie-Brizard !
- soit les CAC refusent. Auxquels cas, ils seront, implicitement, virés.
Belvédère n'en est pas à son premier chantage envers ses CAC, puisque déjà en 2008, ils avaient mis fin au mandat de KPMG qui refusait de céder à leurs demandes
Sur quoi se base Belvédère pour demander une telle ré-évaluation? Et bien sur le nombre de bouteilles vendues. Plus de 1 million et demi de caisses de vodka selon elle. Dont 90.000 caisses par mois pour la Pologne. Soit 18 millions de bouteilles en tout. BVD estime donc que sa marque devrait être valorisée DANS LES COMPTES à hauteur de 55 euros par bouteille vendue. Alors que, pour les seuls Etats-Unis, au S1 2009, le prix de vente moyen était de ...2.16 euros. Dont près de la moitié de pertes! Pourquoi est-ce surréaliste? Car la valorisation réelle d'une marque est liée au nombre d'articles vendus et à ses parts de marchés, certes. Mais aussi à la rentabilité des produits vendus. Et en l'occurence, en l'absence de comptes, on n'en sait rien. Même si le Sieur Miguet prétend que la rentabilité opérationnelle est atteinte. Comme il n'a pas eu connaissance des comptes qui ne sont pas arrêtés, il peut bien raconter n'importe quoi. Cet échange était des plus loufoques. Mais a permis d'en donner pour leur argent aux actionnaires qui avaient fait le déplacement.
L'autre facteur surréaliste est que Sobieski est une marque créée par le Groupe. Elle ne peut donc pas être ré-évaluée par un simple claquement de doigts, quelle que soit sa valeur de marché.
Quand aux objectifs de l'annonce d'une ré-évaluation, ils peuvent être les suivants :
- laisser croire à l'enregistrement d'un profit virtuel dans les comptes, comme si la marque Sobieski avait été effectivement cédée au prix de 1 milliard de euros. Et ainsi, rassurer les actionnaires en leur faisant croire qu'ils pourront échapper à une augmentation de capital. En effet, les fonds propres sont actuellement négatifs, et devront donc être reconstitués avant la fin de l'année.
- accessoirement, faire croire aux actionnaires qu'une nouvelle spéculation sera possible sur la titre, sur la base d'un RN fortement revu à la hausse.
- rassurer politiquement en local, en laissant entendre que seule Moncigale compte, et que la marque Sobieski pourrait être cédée. Pas de chance, dans ce cas non plus une ré-évaluation libre sur la base de profits attendus ne n'applique pas!
Au passage, les actionnaires attentifs retiendront toutefois un point de ces échanges : les promesses de vente de 1 million de caisse de vodka aux USA et d'autant en Chine sont bien oubliées... même si pour la Chine on avance désormais en contre-partie 200.000 bouteilles de cognacs vendues! Le mieux serait d'écrire cela dans les comptes.
Naturellement, pendant cette AG de 2H30, on a bien brossé dans le sens du poil les petits actionnaires, en leur faisant miroiter l'inscription à la prochaine AGO d'une résolution visant à nommer un administrateur les représentant, en sus du sieur Bourbousson (qui parie pour Miguet?). Sans jamais évoquer le sort de la prochaine procédure d'appel. Y avait-il besoin de bla-blater une heure sur le sujet, les Dupont-Dupond? Quand une simple résolution suffit?
Dans l'ensemble, une remarquable AG où l'on a bien pris les actionnaires pour des idiots. Qui se retrouvent donc sur un pied d'égalité avec Juges et créanciers !
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AGE de Belvédère ce matin, donc, pour valider le changement de siège social de Dijon à Beaucaire. Motif avoué : les Juges du Tribunal de Commerce de Dijon se sont à l'usage révélés peu accommodants en résiliant le plan de sauvegarde de Belvédère. Résiliation due au fait que Belvédère avait bafoué les engagements qu'elle avait pris à l'occasion de son plan de sauvegarde. Alors que le Tribunal de Commerce de Nîmes s'est montré beaucoup plus conciliant, en acceptant la mascarade de confusion de patrimoine entre Moncigale et Belvédère, et par le même coup un nouveau plan de sauvegarde, qui permettrait à Belvédère de fuir ses créanciers pendant une nouvelle période de dix ans. (Rappel : les Tribunaux de Commerce sont une Justice dite "Consulaire", et les Juges sont de simples particuliers, généralement chefs d'entreprises locaux, indépendants du Ministère de la Justice).
Après l'accueil bon enfant effectué par les salariés, les actionnaires qui ont pu trouver les locaux de l'usine de Moncigale ont eu droit à une série de discours des plus lénifiants. En résumé ; tout va bien, les Dirigeants sont parvenus à créer un Groupe de premier plan, et, en matière de perspectives, le projet de création d'une nouvelle usine Moncigale dans la plaine du Rhône montre, s'il en tait besoin, que tout va très bien, Madame la Marquise. (On rappelle que Moncigale, en procédure de sauvegarde, n'a pas vraiment les moyens de réinvestir en ce moment. Toutefois, les terrains actuels situés en centre ville, sur le secteur de la Marina tant défendue par Monsieur le Maire, pourraient être échangés par d'autres situés en zone inondable, et donc forcément moins chers).
A l'un des actionnaires qui posait une question sur les comptes 2010, toujours pas parus, une seule réponse : ce point n'est pas à l'ordre du jour. Aucune tendance n'a donc été précisée.
Par contre, alors que les comptes 2011 n'étaient pas non plus à l'ordre du jour, les Dirigeants de Belvédère s'en sont donné à coeur joie pour échanger avec Nicolas Miguet des estimations surréalistes sur la valorisation de la société !
En signalant tout d'abord que les chiffres de ventes étaient EXCELLENTS (En Pologne, en Chine, aux USA,...). Et puis, ils se sont malheureusement contredits, en voulant en faire trop. Ils ont pris à partie les Commissaires aux Comptes présents. A qui ils font le chantage suivant (par voie de mise en demeure parait-il, mais j'ose espérer que la seule mise en demeure était celle orale de N. Miguet, et que j'ai mal compris pour le reste) :
- soit les CAC acceptent une ré-évaluation de la marque Sobieski. A la bagatelle de 1 milliard d'euros. Soit plus de 400 fois la valeur actuelle de l'ensemble des marques hors Marie-Brizard !
- soit les CAC refusent. Auxquels cas, ils seront, implicitement, virés.
Belvédère n'en est pas à son premier chantage envers ses CAC, puisque déjà en 2008, ils avaient mis fin au mandat de KPMG qui refusait de céder à leurs demandes
Sur quoi se base Belvédère pour demander une telle ré-évaluation? Et bien sur le nombre de bouteilles vendues. Plus de 1 million et demi de caisses de vodka selon elle. Dont 90.000 caisses par mois pour la Pologne. Soit 18 millions de bouteilles en tout. BVD estime donc que sa marque devrait être valorisée DANS LES COMPTES à hauteur de 55 euros par bouteille vendue. Alors que, pour les seuls Etats-Unis, au S1 2009, le prix de vente moyen était de ...2.16 euros. Dont près de la moitié de pertes! Pourquoi est-ce surréaliste? Car la valorisation réelle d'une marque est liée au nombre d'articles vendus et à ses parts de marchés, certes. Mais aussi à la rentabilité des produits vendus. Et en l'occurence, en l'absence de comptes, on n'en sait rien. Même si le Sieur Miguet prétend que la rentabilité opérationnelle est atteinte. Comme il n'a pas eu connaissance des comptes qui ne sont pas arrêtés, il peut bien raconter n'importe quoi. Cet échange était des plus loufoques. Mais a permis d'en donner pour leur argent aux actionnaires qui avaient fait le déplacement.
L'autre facteur surréaliste est que Sobieski est une marque créée par le Groupe. Elle ne peut donc pas être ré-évaluée par un simple claquement de doigts, quelle que soit sa valeur de marché.
Quand aux objectifs de l'annonce d'une ré-évaluation, ils peuvent être les suivants :
- laisser croire à l'enregistrement d'un profit virtuel dans les comptes, comme si la marque Sobieski avait été effectivement cédée au prix de 1 milliard de euros. Et ainsi, rassurer les actionnaires en leur faisant croire qu'ils pourront échapper à une augmentation de capital. En effet, les fonds propres sont actuellement négatifs, et devront donc être reconstitués avant la fin de l'année.
- accessoirement, faire croire aux actionnaires qu'une nouvelle spéculation sera possible sur la titre, sur la base d'un RN fortement revu à la hausse.
- rassurer politiquement en local, en laissant entendre que seule Moncigale compte, et que la marque Sobieski pourrait être cédée. Pas de chance, dans ce cas non plus une ré-évaluation libre sur la base de profits attendus ne n'applique pas!
Au passage, les actionnaires attentifs retiendront toutefois un point de ces échanges : les promesses de vente de 1 million de caisse de vodka aux USA et d'autant en Chine sont bien oubliées... même si pour la Chine on avance désormais en contre-partie 200.000 bouteilles de cognacs vendues! Le mieux serait d'écrire cela dans les comptes.
Naturellement, pendant cette AG de 2H30, on a bien brossé dans le sens du poil les petits actionnaires, en leur faisant miroiter l'inscription à la prochaine AGO d'une résolution visant à nommer un administrateur les représentant, en sus du sieur Bourbousson (qui parie pour Miguet?). Sans jamais évoquer le sort de la prochaine procédure d'appel. Y avait-il besoin de bla-blater une heure sur le sujet, les Dupont-Dupond? Quand une simple résolution suffit?
Dans l'ensemble, une remarquable AG où l'on a bien pris les actionnaires pour des idiots. Qui se retrouvent donc sur un pied d'égalité avec Juges et créanciers !
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samedi 3 septembre 2011
Pièce en deux Actes. 1- BELVEDERE prend les Juges et ses créanciers pour des idiots
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On savait que, suite à la résolution du plan de sauvegarde par le Tribunal de Commerce de Dijon, Belvédère avait annoncé vouloir des négociations avec les créanciers. Ce qu'on ignorait, c'est qu'elle avait demandé au TC de Dijon que ces négociations se fassent sous sa houlette.
Or l'avocat des obligataires, a lâché le morceau dans une interview au Midi-Libre : le jour-même où le TC de Dijon l'a convoqué pour lui faire part de son acceptation, BVD a demandé à bénéficier de l'extension de sauvegarde de Moncigale au TC de Nîmes, en arguant d'une confusion de patrimoine.
Dans la série Double Jeu et faux-cul, difficile de faire mieux. Cela a permis d'éviter que les créanciers ne lancent les procédures judiciaires qui leur auraient permis de faire valoir leurs intérêts (car quand on est de bonne foi, et qu'on accepte des négociations amiables, on ne lance généralement pas dans des procédures judiciaires). Puis de leur faire un pied de nez : "Désolé les gars, on vous a entubé, vous êtes repartis pour 10 ans".
Ah si, pour la série faux-cul : dans le même article, le Midi-libre a donné la parole au Directeur Général de Belvédère, Krystof Trylinski. Qui affirme que grâce à cette procédure de confusion de patrimoine, Moncigale récupère, outre quelques dettes, les fabuleux actifs de BVD. Il va prendre longtemps les gens pour des naïfs?
Chercherait-il à obtenir le soutien des viticulteurs locaux? C'est raté. Car si la confusion de patrimoine est confirmée lors d'une prochaine instance judiciaire, cela voudrait dire que Moncigale, actuellement à l'abri des créanciers de BVD et de ses propres actionnaires du fait de son plan de sauvegarde, devrait payer les plus de 600 millions d'euros de dettes de sa maison-mère. En étant théoriquement couverte par des actifs que la Direction souhaite voir évaluer très haut. Seulement voilà : entre des dettes exigibles de suite, et des actifs EVENTUELLEMENT vendables, il y a un écart de délai. Voire de valorisation, puisque tous ces actifs sont déjà grevés de nantissement et garanties en tous genres.
Et gageons que n'importe quel Groupe intéressé par un éventuel rachat des marques ou activités de Belvédère n'ira pas se précipiter. Tout d'abord parce que Belvédère, qui a eu plus de trois ans pour vendre ses marques, avait fait capoter les négociations précédentes. Et parce que désormais, des acquéreurs éventuels seraient en position de négocier au prix bas. Si tant est qu'un Groupe accepte de faire confiance aux dirigeants de Belvédère. Connaissant leurs techniques d'enfume, leur acheter directement reviendrait à engager des frais sans être certain qu'ils ne feront pas, une nouvelle fois, capoter l'affaire. Dans ces conditions, il est nettement plus sain d'attendre une vente décidée judiciairement.
Moncigale, ses salariés et ses créanciers ont donc tout à perdre d'une décision de confusion de patrimoine. Et les gesticulations du Sieur Bourbousson disant qu'il se bat pour la sauvegarde de l'emploi local ne sont de toute évidence, au mieux, qu'une erreur de jugement. Et au pire, un simple manoeuvre politicienne, assortie, ou pas, de renvoi d'ascenseur.
Que la Chancellerie du Ministère de la Justice ait, selon les informations du même Midi Libre, dans son article "Belvedere dans la tourmente" demandé à ce qu'il soit fait appel de cette procédure est finalement un tout petit peu rassurant. Tout dépend s'il s'agit d'une objection formelle pour sauver la face; ou si le dossier sera vraiment revu sur le fond, lors de l'appel annoncé pour octobre.
__________________________________
Mise à jour du 04/05/2011. Sur le même sujet, voir aussi le reportage de FR3 Languedoc-Roussillon hier soir (juste après le sujet initial sur les punaises de lit : on admirera notamment le sérieux imperturbable avec lequel un DG de Moncigale, Jean-Baptiste Duverne, indique que "Ce transfert n'a rien à voir avec la procédure de sauvegarde, il était en discussion au sein du Groupe Belvédère, et on y pense depuis au moins plus de deux ans" . Au passage, le reportage indique que Monsieur le Maire a bien été élu administrateur de Belvédère (pas de Moncigale, non, mais bien de la holding qui veut faire peser sur la société locale le poids de sa dette). Ce n'est pas tout à fait exact. Il y a eu simplement un "voeu" prononcé dans ce sens.
Autre compte-rendu sur le site web du Midi-Libre.
On savait que, suite à la résolution du plan de sauvegarde par le Tribunal de Commerce de Dijon, Belvédère avait annoncé vouloir des négociations avec les créanciers. Ce qu'on ignorait, c'est qu'elle avait demandé au TC de Dijon que ces négociations se fassent sous sa houlette.
Or l'avocat des obligataires, a lâché le morceau dans une interview au Midi-Libre : le jour-même où le TC de Dijon l'a convoqué pour lui faire part de son acceptation, BVD a demandé à bénéficier de l'extension de sauvegarde de Moncigale au TC de Nîmes, en arguant d'une confusion de patrimoine.
Dans la série Double Jeu et faux-cul, difficile de faire mieux. Cela a permis d'éviter que les créanciers ne lancent les procédures judiciaires qui leur auraient permis de faire valoir leurs intérêts (car quand on est de bonne foi, et qu'on accepte des négociations amiables, on ne lance généralement pas dans des procédures judiciaires). Puis de leur faire un pied de nez : "Désolé les gars, on vous a entubé, vous êtes repartis pour 10 ans".
Ah si, pour la série faux-cul : dans le même article, le Midi-libre a donné la parole au Directeur Général de Belvédère, Krystof Trylinski. Qui affirme que grâce à cette procédure de confusion de patrimoine, Moncigale récupère, outre quelques dettes, les fabuleux actifs de BVD. Il va prendre longtemps les gens pour des naïfs?
Chercherait-il à obtenir le soutien des viticulteurs locaux? C'est raté. Car si la confusion de patrimoine est confirmée lors d'une prochaine instance judiciaire, cela voudrait dire que Moncigale, actuellement à l'abri des créanciers de BVD et de ses propres actionnaires du fait de son plan de sauvegarde, devrait payer les plus de 600 millions d'euros de dettes de sa maison-mère. En étant théoriquement couverte par des actifs que la Direction souhaite voir évaluer très haut. Seulement voilà : entre des dettes exigibles de suite, et des actifs EVENTUELLEMENT vendables, il y a un écart de délai. Voire de valorisation, puisque tous ces actifs sont déjà grevés de nantissement et garanties en tous genres.
Et gageons que n'importe quel Groupe intéressé par un éventuel rachat des marques ou activités de Belvédère n'ira pas se précipiter. Tout d'abord parce que Belvédère, qui a eu plus de trois ans pour vendre ses marques, avait fait capoter les négociations précédentes. Et parce que désormais, des acquéreurs éventuels seraient en position de négocier au prix bas. Si tant est qu'un Groupe accepte de faire confiance aux dirigeants de Belvédère. Connaissant leurs techniques d'enfume, leur acheter directement reviendrait à engager des frais sans être certain qu'ils ne feront pas, une nouvelle fois, capoter l'affaire. Dans ces conditions, il est nettement plus sain d'attendre une vente décidée judiciairement.
Moncigale, ses salariés et ses créanciers ont donc tout à perdre d'une décision de confusion de patrimoine. Et les gesticulations du Sieur Bourbousson disant qu'il se bat pour la sauvegarde de l'emploi local ne sont de toute évidence, au mieux, qu'une erreur de jugement. Et au pire, un simple manoeuvre politicienne, assortie, ou pas, de renvoi d'ascenseur.
Que la Chancellerie du Ministère de la Justice ait, selon les informations du même Midi Libre, dans son article "Belvedere dans la tourmente" demandé à ce qu'il soit fait appel de cette procédure est finalement un tout petit peu rassurant. Tout dépend s'il s'agit d'une objection formelle pour sauver la face; ou si le dossier sera vraiment revu sur le fond, lors de l'appel annoncé pour octobre.
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Mise à jour du 04/05/2011. Sur le même sujet, voir aussi le reportage de FR3 Languedoc-Roussillon hier soir (juste après le sujet initial sur les punaises de lit : on admirera notamment le sérieux imperturbable avec lequel un DG de Moncigale, Jean-Baptiste Duverne, indique que "Ce transfert n'a rien à voir avec la procédure de sauvegarde, il était en discussion au sein du Groupe Belvédère, et on y pense depuis au moins plus de deux ans" . Au passage, le reportage indique que Monsieur le Maire a bien été élu administrateur de Belvédère (pas de Moncigale, non, mais bien de la holding qui veut faire peser sur la société locale le poids de sa dette). Ce n'est pas tout à fait exact. Il y a eu simplement un "voeu" prononcé dans ce sens.
Autre compte-rendu sur le site web du Midi-Libre.
Le message de Bienvenue des salariés aux Actionnaires de Belvédère
Ce matin, nul ne l'ignore, a eu une lieu une AGE destinée à transférer le siège de Belvédère à Beaucaire, dans les locaux de sa petite-fille, Moncigale. Résolution passée comme une lettre à la poste, mais ne me demandez surtout pas le décompte des voix valides...
Pour les actionnaires qui n'ont pu se rendre sur place, voici dans un premier temps le message de Bienvenue qui a été distribué par les salariés du Groupe. Enfin, par les salariés du Groupe qui ont osé bravé les pressions très amicales qui leur ont été faites en vue d'une abstention de présence (Ciel! Ces vilains de salariés auraient-ils une conscience? Seraient-ils finalement attachés à leur emploi?) :
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Pour les actionnaires qui n'ont pu se rendre sur place, voici dans un premier temps le message de Bienvenue qui a été distribué par les salariés du Groupe. Enfin, par les salariés du Groupe qui ont osé bravé les pressions très amicales qui leur ont été faites en vue d'une abstention de présence (Ciel! Ces vilains de salariés auraient-ils une conscience? Seraient-ils finalement attachés à leur emploi?) :
« BIENVENUE AUX ACTIONNAIRES CHEZ MONCIGALE
Nous avons le plaisir de vous offrir cette fable qui vous permettra de patienter en attendant le buffet de midi :
Moncigale ayant chanté tout l’été
Se trouva fort dépourvue
Quand Belvédère fut venue.
Elle alla crier famine
Au tribunal de Commerce de Nîmes,
Le priant de la sauvegarder
Pour lui permettre de subsister.
Belvédère passant par là
Aussitôt en profita
Pour planquer sa dette abyssale,
Intérêts et principal.
Moncigale est trop prêteuse,
C’est là son plus gros travers.
- Que faisiez-vous pendant l’hiver,
Dit-elle à cette exploiteuse ?
- Je tradais, ne vous déplaise.
- Vous tradiez, j’en suis fort aise :
Eh bien ! Vendez maintenant ! »
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