samedi 10 décembre 2011

STS et l'innovation linguistique : le dernier communiqué à la loupe

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Ainsi, STS qui avait annoncé le 20 mai un CA et un résultat prévisionnel pour 2011 de respectivement 115 M€ et 4 M€, dont 40% à réaliser sur le premier semestre, vient d'annoncer 38 M€ de CA, et 16,8 M€ de pertes. Cela peut surprendre. Mais le plus surprenant est encore la teneur de leur communiqué. Qui vaut une petite explication de texte, tant sa créativité linguistique tend à égaler la créativité comptable du Groupe.

Communiqué de Presse
Boulogne Billancourt, le 5 décembre 2011


1. COMPTE DE RESULTAT SEMESTRIEL CONSOLIDE AU 30 JUIN 2011

en K€ STS Group



Voir note 2.1
Retrait.

Plateformes

Voir note 2.2
Risc Group




Voir note 2.3
STS Consolidé

6 mois

30 Juin 2011
Chiffre d'affaires 21 961 -4 941 21 303 38 322
         
Résultat d'exploitation 997 -5 108 -1 891 -6 002
Résultat avant amort. Survaleurs 672 -5 108 -585 -5 020
Dotations aux amort, des survaleurs 475   243 719
Dotations aux dépréciations des survaleurs   11 547   11 547
Résultat  Net 197 -16 655 -828 -17 286
Part des minoritaires -12 0 416 405
         
Résultat Net part du groupe 185 -16 655 -412 -16 881
Chiffres non audités        

2. FAITS MARQUANTS DE LA PERIODE

2.1 STS Group

Sur la période, STS a cédé pour 9 M€ de licences dans le cadre de la création de 6 nouvelles plateformes de confiance numérique (en Amérique du Sud, en Suisse et au Vietnam).
Le nombre de plateformes de confiance numérique créées au 30 juin 2011 s’élève à 36.
La direction estime disposer d’un réseau mondial de plateformes quasi complet et a en conséquence décidé fin juin 2011 de stopper le développement de nouvelles plateformes pour donner la priorité au décollage commercial de chacune d’entre elles (voir note 2.2).

Cet objectif commercial va s’accompagner d’une optimisation du support technique dédié à ces plateformes (7/7j et 24/24h) nécessaire compte tenu de leur dispersion géographique.


Ouille! Des équipes 7/7j et 24/24h? Même en "optimisant", cela va rester cher en salaires.

DEAL IT, la société de financement du groupe a vraiment lancé son activité sur le semestre, à la fois en finançant les offres internes du groupe (STS / Risc Group / Risc Group IT Solutions), essentielles pour la trésorerie consolidée, mais aussi à l’extérieur du groupe, avec le redéploiement de l’activité historique de financement.

Alors là, j'ai cru avoir perdu la mémoire. Mais non. Deal It est bien une filiale à 100% du groupe. Donc que Deal It finance ou pas les offres internes du Groupe, en comptes consolidés, cela ne change pas un sou à la trésorerie consolidée. Qu'est ce qu'il nous raconte?
Et puis c'est quoi ce redéploiement de l'activité historique de financement? Deal It a été achetée l'an dernier, le 20 avril 2010. C'est ça, une activité "historique"?

DEAL IT apporte au groupe une souplesse importante dans la gestion de sa trésorerie, avec sa capacité de financement de contrats.
Ainsi, le groupe a décidé de constater le chiffre d’affaires de certaines filiales INBOX au fil de l’eau (Allemagne dans le périmètre Risc, Suisse et Espagne dans le périmètre STS) afin d’être à terme beaucoup moins exposé à la dangerosité du modèle de vente historique. Mais ces contrats n’en restent pas moins financés par DEAL IT, ce qui n’affecte pas la trésorerie des sociétés en question.
En ce sens, la décision d’étaler les produits de certaines filiales INBOX pèse pour près de -3 M€ dans le résultat d’exploitation au 30 juin 2011.


Alors là, j'en reste sans voix. Moi qui pensait que Inbox au moins (à défaut des JV) facturait déjà au fil de l'eau! Donc, ils facturaient par avance, sans relation avec les prestations réellement effectuées, et ils annoncent que désormais, la France et quelques autres pays ou filiales vont continuer à être exposés à la "dangerosité du modèle de vente historique?"? Tu m'étonnes que c'est dangereux. Cela serait même pas très légal que cela ne m'étonnerait pas. Parce que c'est super dangereux, en effet.

De même, DEAL IT permet au groupe de financer par avance certains de ses contrats clients, ce qui apporte une flexibilité importante en termes de gestion de trésorerie.
Pardon? Ils vont nous faire quoi, là? Deal It va aller emprunter sur la base de contrats futurs? Avant que les factures soient établies? Je dois mal comprendre. Parce que jusque là, le principe c'était bien de financer les achats des clients en avance sur les versements attendus, mais sur la base de factures. Ils vont anticiper encore plus?

Bien que revendant les contrats sans recours aux organismes de financement, DEAL IT ne reconnait pas un résultat de l’ordre de +1,2 M€ au 30 juin 2011. Ces 1,2 M€ s’ajoutent aux 3M€ mentionnés ci-dessus.

Ah, nous y voilà! Pour ceux qui l'ignorent, un "contrat sans recours", cela veut dire que Deal it déclare à son refinanceur : "Monsieur le Banquier, notre client nous doit tant, on vous vend sa créance, et débrouillez-vous avec lui si il ne paye pas". Et il arrive le banquier réponde "OK, mais on vous achète les factures à x% en moins de leur valeur, plus les intérêts habituels". Pratique courante. Sauf que combiné avec le paragraphe plus haut, cela veut dire que le banquier en question risque de rapidement faire la tête si le client lui annonce qu'il n'a pas l'intention de passer commande de la totalité des sommes tout de suite...

Et puis le coup des 1,2 M€ non reconnus qui s'ajoutent au 3 M€, c'est une coup de maître en matière de langue de bois. Cela veut dire : bien qu'on ait vendu nos "papiers/factures?" au banquier, bien qu'il ait promis de ne pas se retourner contre nous en cas de pépin, on s'est quand même débrouillé pour perdre 1,2 M€. Parce que "ne pas reconnaitre un résultat" dans la novlangue STS, en français courant cela signifie avoir fait une perte du même montant. Et que le terme "ajouter" ne trompe personne, il s'agit bien d'ajouter des pertes aux pertes.

En janvier 2011, STS a également fait l’acquisition de la société CODASYSTEM, qui apporte au portfolio du groupe un nouveau produit de photo numérique certifiée, dont la commercialisation a été lancée par tous les pôles de vente sur le second semestre 2011.

Mmh, ils devaient certainement avoir une bonne raison d'attendre 6 mois avant de lancer la commercialisation? Curieux.


2.2 Plateformes de confiance numérique


Selon les accords signés avec les partenaires, STS détient entre 30 et 49 % des plateformes, et à ce titre, consolide ces plateformes par mise en équivalence. En conséquence, le chiffre d’affaires réalisé par le biais de la vente des licences est neutralisé en consolidation à hauteur du pourcentage de détention, soit un montant de -4.941 K€ sur le 1er semestre 2011.

Donc STS n'a toujours assaini complètement la situation, et enregistre toujours en chiffre d'affaires les nouvelles créations de JV, pour la part du co-contractant...

Parallèlement, une dépréciation de -11.547 K€ a été constatée au 30 juin 2011 sur la valeur des titres ou créances sur les 30 plateformes détenues au 31 décembre 2010.
Afin de se conformer au règlement 99-02, les valeurs activées au bilan consolidé au titre des plateformes font l’objet d’un test de dépréciation semestriel réalisé par un cabinet indépendant. Ce test a donné lieu a la constatation de cette provision pour dépréciation de -11,5 M€, sans effet de trésorerie, concentrée sur 4 plateformes 2009, dont le démarrage est décalé (8 M€) et sur 4 autres plateformes sud américaines, pour lesquelles l’augmentation des taux d’actualisation liée à la crise financière mondiale, a entraîné une baisse significative de la valeur d’usage.

Traduire : on avait enregistré des CA et des valorisations sur la base de business plans super-optimistes, mais cela commence à se voir...Et on n'a pas réussi à négocier plus bas que 11,5 M€ de pertes...
(Ceci dit, il y a de la marge, puisque les JV à la dernière clôture étaient encore évaluées pour 88 M€. Plus que 76,5 + les 5 millions d'euros de cette année = 81.5 M€ restant à amortir. Croisons les doigts...)

L’ensemble de ces retraitements sur les plateformes n’a pas d’effet en trésorerie.

Cela va faire une belle jambe aux actionnaires qui sont rentrés sur le titre en fonction des PER, donc des résultats, et pas de la trésorerie.

Au 30 juin 2011, 6 plateformes sur les 36 créées ont déjà commencé à facturer. Elles sont 9 au 30 novembre 2011 et seront au moins 15 d’ici juin 2012.
A titre d’exemple, la plateforme Erynnis en Belgique (créée en 2009) et la plateforme DTS au Maroc (créée en 2010 et relancée en 2011 avec un nouveau partenaire) ont signé des contrats portant sur un chiffre d‘affaires total de 1,5 M€.


Rappel : 10 de ces JV avaient été créées entre 2008 et 2009. Plus de deux ans après, elles ne facturent encore pas toutes. C'est long, comme délai de commercialisation.



2.3 Risc Group

Après un bon semestre de reprise d’activité de juillet à décembre 2010, Risc Group a réalisé un 1er semestre 2011 en deçà des objectifs, notamment au niveau du volume des ventes, mais ce phénomène était en partie attendu et les mesures correctives ont déjà été mises en place.

Aïe, toujours mes problèmes de mémoire. Que disaient-ils donc, en mai dernier? Ceci : "Lancés au cours du 1er trimestre 2011, Risc Group a d’ores et déjà vendu pour 200K€ de contrats « confidence services » et ce chiffre devrait fortement augmenter au cours des prochains trimestres en raison de l’extension de cette offre à Risc Group IT Solutions. La restructuration est désormais terminée :
Nous attendons le décollage commercial de Risc Group IT Solutions qui, à son tour, vient de gagner le marché de..bla bla bla"
Bref, STS avait fixé des objectifs et s'attendait à ce que les objectifs ne soient pas tenus. Logique, non?

Sur le pôle INBOX,
les ventes ont été affectées à partir d’avril 2011 par une baisse de la marge de reconduction des contrats de l’ordre de 50%, compte tenu de la décision prise en 2008 de passer la durée des contrats de 48 à 60 mois. Ce phénomène sera subi jusqu’au printemps 2012. afin de produire des comptes plus prudents et d’améliorer la récurrence des revenus sur la durée, il a été décidé de commencer en Allemagne à comptabiliser les contrats au fur et à mesure de leur exécution, ce qui a pénalisé le chiffre d’affaires et le résultat de l’exercice d’un montant de l’ordre de -500K€ par rapport au mode historique de comptabilisation de la cession du produit à l’installation.


Nous y revoilà. 4 ans de CA étaient donc enregistrés d'un seul coup.


La direction travaille pour 2012 sur l’évolution du modèle économique du pôle INBOX, avec l’objectif d’augmenter la récurrence des revenus.
Ben oui, la fuite en avant, cela ne peut pas durer l'éternité.

Sur le pôle IT Solutions,
Risc Group IT Solutions a subi sur les 18 derniers mois une baisse de son chiffre d‘affaires liée au phénomène d’attrition de contrats constatée en 2009/2010. La remise à niveau technologique réalisée en parallèle a permis de résoudre ces problèmes de qualité et le retour à la normale constaté depuis a permis le redémarrage des ventes, avec notamment en mai 2011 la signature d’un contrat de 3 M€ sur 3 ans avec la Direction Générale de la Modernisation de l’Etat (DGME). Concrétisation de ce retour au premier plan, Risc Group IT Solutions vient de se voir décerner le prix du meilleur « Cloud privé externe » lors des trophées du Cloud Computing 2011.


Vous avez dit "attrition de contrats"? Vite, un Littré!

ATTRITION - 1. Terme de physique. L'action de deux corps durs qui se frottent et s'usent. "Les métaux, quelque attrition qu'ils puissent éprouver, n'attirent point les corps minces à eux". [Voltaire, Feu, I, III, 5]

En chirurgie, écorchure superficielle résultant d'un frottement. On a appelé aussi attrition le plus haut degré de la contusion, l'écrasement d'une partie quelconque.

2 Terme de théologie. Regret d'avoir offensé Dieu, causé par la crainte des peines. "Dire que la contrition soit nécessaire, et que l'attrition toute seule ne suffit pas avec le sacrement". [Pascal, Les provinciales]

Que le premier qui a compris lève le doigt.

Le pôle IT Solutions, avec une nouvelle équipe de direction mise en place sur les 12 derniers mois, va capitaliser sur cette reconnaissance technologique pour accentuer sa visibilité sur le marché et améliorer son approche commerciale.
YES! Nouvelle équipe de direction = reconnaissance technologique !

Les deux pôles vont également s’appuyer sur les ventes de produits de confiance numérique développés par STS Group : sur INBOX, depuis juin 2011, plus de 700 K€ de contrats du nouveau produit « Confidence Services » ont déjà été vendus par les équipes commerciales, alors que IT Solutions est de son côté consulté pour soumissionner sur plusieurs projets de confiance numérique de taille très significative.



3. TRESORERIE ET SITUATION FINANCIERE

Le groupe disposait au 30 juin 2011 d’une trésorerie de 6,4 M€ pour une dette financière de 31,8 M€ contre une trésorerie de 13,2 M€ et une dette financière de 34,8 M€ au 31 décembre 2010.


Decode : il faut croiser les doigts que la dette financière soit à long terme. Ou vérifier dans les comptes.

En octobre 2011, le groupe a remboursé les dettes financières de Risc Group IT Solutions (6,8 M€ au 30 juin 2011) en cédant un bloc de contrats clients de Risc Group IT Solutions pour un montant de 13 M€ (soit un cash in net de 6,2 M€ (dont 2 M€ bloqués remboursables sur la durée des contrats). Depuis le 31 décembre 2010, le désendettement bancaire non adossé à des contrats s’élève à 9M€.

Vente en bloc = ça urge. Cash net dont 2 M€ bloqués = ce n'est plus vraiment de la "cession sans recours".

A ce jour, la trésorerie disponible du groupe est de l’ordre de 10 M€, grâce à la cession d’un second bloc de contrats et la trésorerie bloquée de 4 M€ (dépôts remboursables au fur et à mesure des contrats).

Cela urge encore plus, et le banquier n'a plus confiance.





A cette occasion Bernard Calvignac, Président directeur général de STS group, souligne :

« Les 18 derniers mois ont été très riches et très denses pour toutes les sociétés du groupe.

Après la restructuration de Risc Group, nous terminons la nécessaire stratégie de diversification de STS vers le SAAS, qui s’appuie désormais sur un réseau mondial de plateformes quasi exhaustif et sur le savoir faire de Risc Group pour toucher le marché des PME.

Cette mutation de modèle économique impose un étalement des revenus qui sera bénéfique à moyen terme, mais qui génère des pertes à court terme. C’est la raison pour laquelle nous pondérons au mieux cette mutation : nous changeons radicalement le modèle sur les filiales de taille moyenne (Allemagne, Suisse, Espagne) alors que nous appliquons un changement beaucoup plus progressif sur les filiales plus importantes comme la France et la Belgique.

En conséquence, nos résultats semestriels sont impactés de ces changements de méthode, comme le seront nos résultats annuels.

Decode : 16 M€ de pertes au 1er semestre, et cela ne va pas s'arranger au second.


En contrepartie, nous continuons de financer ces contrats, notamment grâce à l’apport de DEAL IT, ce qui nous permet de ne pas dégrader notre niveau de trésorerie. Nous restons par ailleurs extrêmement vigilants sur l’analyse et le suivi de nos coûts d’exploitation.

A défaut de gagner de l'argent, nous allons Autocensuré

Les provisions constatées sur les plateformes sont le reflet de l’application stricte des règles comptables mais nous sommes confiants sur la capacité de chaque plateforme à devenir profitable : le changement de partenaire au Maroc montre par exemple qu’il est possible de « rebondir » rapidement. Ainsi, même les plateformes que nous avons été amenés à provisionner pour des raisons comptables sont à même de démarrer leur activité et de contribuer au développement futur. »
Ben oui, le changement de partenaire au Maroc, c'est une preuve! Vous n'en aviez jamais entendu parler? Mais faut-il vous rappeler ce que le dirigeant pense et dit des petits actionnaires?


Les comptes consolidés semestriels de STS Group au 30 juin 2011 (non audités) seront disponibles sur le site web de la société au plus tard le vendredi 9 décembre 2011.

Cerise sur le gâteau : STS Group devait présenter ses comptes au 31 octobre. Elle avait reporté une première fois la date au 25 novembre (la faute de Risc). Puis une seconde fois au 5 décembre. Et malgré cela, les Commissaires aux Comptes n'ont toujours pas certifiés les comptes. Savez-vous ce que cela veut dire? C'est que l'hiver risque d'être court.

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mercredi 2 novembre 2011

Technofirst et Saint-Gobain : un mensonge de Monsieur Carme

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Le PDG de Technofirst a réactivé récemment (en août) une vidéo dans laquelle il présente sa société. Au passage, il mentionne qu'il travaille avec Saint-Gobain, sur un vitrage capable de réduire le bruit dans la zone des basses fréquences, voire de "sonoriser des pièces".

Aujourd'hui, il indique dans une interview parue dans "Invest in Provence" :
Bien d’autres produits sont en cours d’amélioration et de pré-industrialisation comme le double vitrage Actif qui réduira considérablement les basses fréquences toujours audibles avec les isolations actuelles.


La poursuite d'une collaboration avec Saint-Gobain était étonnante, quand on sait comment C. Carme a associé Saint-Gobain à l'usurpation d'un brevet, et comment Saint-Gobain avait renoncé à tous droits hors France sur le même brevet.


Alors, il est possible que Technofirst travaille encore sur un tel produit. Même s'il n'a aucun droit sur la technologie qu'il avait déposée en France.

Mais laisser croire en réactivant une vieille vidéo qu'il travaille toujours avec Saint-Gobain, c'est un gros mensonge. Que Saint-Gobain Glass, contacté, a démenti. En affirmant :

Madame, Nous ne travaillons plus avec Technofirst depuis quelques années et donc aucun produit n'est prévu actuellement.


La réalité est-elle donc si sombre que Technofirst se sente obligé de faire état de collaborations inexistantes?

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mardi 1 novembre 2011

BELVEDERE : plebiscite du statut quo en AG

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Suite à l'AG qui s'est tenue hier, le constat est accablant. Rien de neuf. La Direction affiche toujours comme leitmotiv "Nos marques valent 1 milliard, la cession de deux d'entre elles nous permettra de nous désendetter". Fermez le ban.

Le tout sous les applaudissements des actionnaires, petits et gros, qui ont voté les résolutions proposées à 99%, selon le Journal Sud-Ouest. Une bonne partie d'entre eux étant représentée par le sulfureux mais finalement très servile Nicolas Miguet. Quand aux questions de Colette Neuville, plus combative, les insultes ont servi de réponse.

Quid de la reconstitution des capitaux propres, négatifs à 186 M€? Rien. Or si un jour Belvédère veut sortir de la situation de redressement judiciaire, il faudra bien envisager la question, après avoir remboursé les créanciers...

L'actuel PDG n'est plus très concerné d'ailleurs. Son portefeuille d'actions non gagées a fondu comme neige au soleil, et il tire un maximum de revenus de Belvédère et de ses filiales.

Pour une synthèse, lire l'article "Belvédère toujours sur la corde"

. Et bon courage aux salariés.

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lundi 31 octobre 2011

1855 - Un bref avis

Réponse à "Jajajo" :

Il ne s'agit pas d'une escroquerie à proprement parler, mais même à 0.09€, la société me parait beaucoup trop chère.

1. Attention aux extraits de comptes publiés sur Bourso : il ne s'agit pas de ceux validés par les CAC, mais de "comptes économiques", retraités à sa sauce par 1885.

2. Il faut avoir de très bons yeux pour trouver les comptes de la société sur son site, mais on y arrive. Manque de transparence de la société dans ses communiqués toutefois : ainsi, pour le CR de l'AG, elle publie la seule résolution concernant le remplacement d'un CAC, mais pas celle qui affiche le montant des pertes 2010, ni celles relatives aux AK autorisées.

3. Beaucoup de conventions règlementées avec une société-soeur, Chartrons. C'est la porte ouverte à toutes les fuites de rentabilité. A voir par exemple :
- trésorerie prêtée à titre gratuit en 2010 par 1885,
- 1885 effectue des achats à prix ferme auprès de Chartrons, or c'est 1885 qui paye les avances aux fournisseurs à la place de Chartrons
- Chartrons spécule sur les cours du vin, en vendant un prix fixe à terme à 1885. Mais quand Chartrons ne peut pas payer, c'est 1885 qui assume les risques.

4. Le marché des vins est globalement en hausse cette année. Les comptes de 1885 s'améliorent et son périmètre augmente grâce à des acquisitions. Les pertes des années antérieures ont été apurées par des AK (les fondateurs sont redevenus majoritaires).
Pour S1 2011, on ne connait toutefois pas le montant du résultat réel (comptes non trouvés). Le communiqué de presse indique un résultat "économique" positif. Mais forte amélioration des marges à priori....


Question : la société capitalise 25 M€. Soit plus de 100 fois son résultat opérationnel S1 de 205 K€. Même en tablant sur une amélioration continue des résultats, il faudra de nombreuses années avant qu'elle affiche un PER acceptable.

Compte-tenu en plus des risques mentionnés au point 3, et des risques de dilution, je ne vois pas trop l'intérêt...

samedi 29 octobre 2011

BELVEDERE : revue du Web et mouvements sur le cours

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Pour les nostalgiques de Marie-Brizard et de Moncigale, qui savent ce que "Patron" veut dire, à lire sur http://www.rayon-boissons.com/Portraits/Eric-Brousse-President-directeur-general-de-Gabriel-Meffre-16456 une interview de leur ancien PDG, Eric Brousse. On peut comprendre qu'il était plus motivant de travailler avec un dirigeant qui menait son entreprise au succès, qui savait écouter et manager ses collaborateurs, plutôt qu'avec la bande de clowns pseudo-managers actuels.




Surtout quand on connait le brillant parcours de Erick Antony Skora, ancien des Pastis Bergers, et de retour aux manettes.







Côté cours de l'action Belvédère, on a assisté hier à de curieux mouvements : les volumes ont quadruplé par rapport à ces dernières trois semaines, et suite à ces échanges qui ont fortement augmenté dans l'après-midi, le titre a pris plus de 18%, pour cloturer à 33.00 euros. Délit d'initié, énième tentative de manipulation, ou simple emballement passager auto-entretenu?

A priori, on avait des échanges impliquant d'un côté un (des) gros intervant(s) avec en face une multiplicité de petits ordres. Voir sur Euronext ou ici le détail des ordres.

Un nouveau pseudo créé avant-hier, Golem_13, a fugacement fait état de la vente d'une des marques, "Sobieski restant tête de pont devant Marie-Brizard". A prendre avec beaucoup de pincettes, le dit pseudo, créé avant-hier, se révélant être un parfait enfumeur quand il tente de refourguer sa camelote sur Leadmedia Groupe, en prétendant que le RN redevient positif, alors qu'en réalité il passe en perte, malgré une croissance de 90% du CA du à une acquisition...

Rappel : AG de BVD ce lundi

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Edition du 13/02/2013 : à la demande Erik Skora, qui m'adresse par mail  une demande de purge de certaines informations dont il juge qu'elles ont un caractère personnel, demande faite au titre de l'article 40 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, une phrase de l'article a été supprimée.

mardi 25 octobre 2011

BELVEDERE : revue du web - source sur les vodkas polonaises

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A découvrir, pour ceux qui le connaitraient pas déjà, le site parkiet.com.

Il regorge de données :

sur les classements des vodkas polonaises en valeur (Sobieski : 15ème rang mondial et 8ème rang en Pologne ; Krupnik 25 ème rang mondial, et devenu deuxième en Pologne), les hausses de prix prévues par Belvédère et CDEC cet été, sur la baisse prévue de 5% du marché de la vodka d'ici la fin de l'année et les hausses corrélatives de ventes de vin, de whyskies, et....d'eau.

Les arbitragistes pourront y suivre le cours de l'action sur le marché polonais.


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Technofirst : un brevet acheté 2,6 millions d'euros.

Le PDG de Technofirst est un brillant chercheur. Quand il ne pompe pas les idées des autres, il invente de son côté de nouveaux dispositifs destinés à atténuer le bruit.

Fin 2009, il dépose ainsi un brevet pour un sèche-cheveux "silencieux". En février 2010, l'inventeur reprend sa casquette de Président du Conseil d'Administration, et fait acheter par Technofirst ledit brevet pour la somme de 3.1 millions d'euros. Et ce en s'appuyant sur une décision prise en AG 2009. Vous n'avez pas vu cette décision dans les résolutions de l'AG 2009? Pas de panique, vous n'êtes pas le seul. Personne n'a jamais autorisé un tel achat au titre des conventions règlementées. Mais la somme est quand même inscrite en compte-courant, au nom de l'inventeur. Le même jour, le CA décide de faire une augmentation de capital de 1 M€, soit 468.057 actions, par compensation de créances. Habile façon de ne pas faire expertiser un apport en nature.

En juin 2010, le Conseil d'Administration se pose des questions : il vaut combien, ce brevet acquis 3.1 M€? Et il décide de la faire évaluer. Le cabinet GERMAIN MOREAU est un peu moins optimiste que le PDG. Il rend son rapport en aout 2010. Ce sera 2.4 M€. On ne sait pas sur quelles bases, le dit rapport ayant été tenu secret. Bref, il faut annuler la vente faite en février, et l'AK décidée le même jour.

Mais le CA de Technofirst, représenté par son PDG, considère que la détention de ce brevet est vital pour la société. Pourquoi ne pas avoir acheté sa licence d'exploitation? Mystère. Cela revient presque au même, sauf que, s'agissant d'une licence, la société aurait versé annuellement des royalties. Et aurait été plus libre de cesser les paiements s'il s'était avéré que le brevet n'était pas exploitable. Ou que l'invention n'était pas brevetable.

Donc, Technofirst va acheter le brevet. Un quelconque CAC aurait-il averti le dirigeant que, s'agissant d'apport en nature, l'intervention d'un Commissaire aux Apports était obligatoire? Toujours est-il que Technofirst fait une demande de nomination d'un Commissaire aux Apports. Et c'est Monsieur Robert Ollivier qui est désigné, le 27 juillet, soit avant que soient connues l'évaluation du cabinet GERMAIN MOREAU.


Naturellement, le Commissaire aux Apports est plus féru de flux financiers que de composants technologiques. Il prend donc connaissance du rapport du cabinet Germain Beau. Et délivre le 30 septembre son rapport, qui selon la parole de Technofirst, confirme la valeur du brevet. Charge à Technofirst de présenter ce rapport à sa prochaine AG, pour faire voter une augmentation de capital libérable par apport en nature, celle-ci n'ayant jamais été autorisée au préalable.

Logiquement, la tâche du Commissaire aux Apports s'arrête-là. En effet, selon les normes de la profession, et notamment la norme 7-101 , une fois son rapport rendu, il n'a pas à se préoccuper des évènements pouvant avoir lieu entre la remise de ce rapport et l'Assemblée Générale.

Sauf qu'il y a un gros hic.


Quand un inventeur fait une demande de brevet en France, l'INPI procède à un examen pour vérifier si la demande correspond aux trois critères suivant :
- nouveauté
- activité inventive
- possibilité d'application industrielle.

Et vérifie aussi que l'inventeur a bien fait son travail, en décrivant l'état de l'art de la technique antérieure, et en précisant en quoi ses revendications apportent une nouveauté.

Et le hic, c'est que le 20 Septembre, soit avant le dépôt du rapport du CAA, l'INPI prévient que "l'invention" n'est pas brevetable en l'état. Notamment parce que 8 des 10 revendications ne sont pas ni nouvelles, ni innovantes. Voilà qui aurait du sérieusement réduire l'évaluation du dit brevet. Même si par la suite des contestations étaient possibles. Mais non, le CAA n'a rien trouvé à y redire. Avait-il été informé d'ailleurs? Pour le savoir, il faudrait lire son rapport. Or celui-ci n'a pas été diffusé aux actionnaires. Ni publié.





Le 16 novembre, le Conseil d'Administration, qui lui a forcément été informé, décide de passer outre. Et "autorise la conclusion d'un traité d'apport". Ce qui n'est clairement pas de son ressort. Rappelons que les conventions réglementées doivent être acceptées par les actionnaires, à l'exception du dirigeant concerné. Si l'apport est une AK; c'est encore à l'AGE de l'autoriser.

Le Conseil d'Administration mettra donc ses actionnaires devant le fait accompli. En leur prétextant, lors d'une AGE spéciale tenue en 2011, que cette AK avait autorisée en 2009 (ce qui est faux). Elle poussera même le bouchon un peu plus loin en prétendant aux actionnaires que, le bénéficiaire étant membre fondateur, il aurait pu acquérir en contre-partie des actions au prix nominal, soit à un euro, au lieu des 2.26 euros décidés par lui-même. Le commissaire aux comptes a tiqué. En signalant dans son rapport que tous les documents juridiques ne lui avaient pas été présentés.... Sans que l'on sache s'il a seulement aperçu le rapport du CAA.

Les quelques actionnaires présents à cette AGE (certains ayant préféré assister à l'AGO prévue la semaine suivante)ou ceux informés n'ont pas été contents. Et l'ont fait savoir.

Pour les calmer, le PDG leur a promis de revoir à la hausse le prix d'échange des qu'il s'octroyait contre ce fabuleux brevet. Et a publié au greffe du Tribunal de Commerce l'augmentation de capital. Ce sera 1.163.634 actions. Grâce auxquelles le PDG détient la majorité absolue.

Pour annuler cette AK et revenir au dernier chiffre promis, il faudrait une nouvelle AGE. Nul ne sait quand elle aura lieu. En 2012, peut-être? En attendant, il y a un seul maître à bord. Pour exploiter ce fameux brevet si indispensable qui, promis, juré, va rapporter plein de sous.


Arf! Cela, c'est une autre histoire....



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Sources : PV AG 2009, PVA CA du 10 mars 2011,
Echanges INPI


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jeudi 20 octobre 2011

Technofirst : Théorie du Complot et Usurpation de brevet

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Qu'on se le dise : une vraie "paipite" digne de ce nom fait toujours l'objet de complots divers. Les anciens actionnaires des sociétés citées ici ainsi que sur le blog Loyaltouch le savent bien. Si le cours d'une action baisse, si des intervenants délivrent sur les forums des vérités pas trop agréables à lire, c'est simple : c'est qu'il y a un complot. En général pour racheter la société à bas prix.


Je réalise que j'étais déjà intervenue à ce sujet en 2010 sur boursier.com, le jour à la Direction de Technofirst avait accusé "des personnes mal intentionnées de faire chuter le cours de l'action".

Cet épisode faisait suite à une autre mise en cause d'un employé de la société LODH, en 2008.

Mais Technofirst a encore trouvé plus fort ! Dans une sombre affaire d'usurpation de brevet. Son PDG, qui entretenait alors des relations d'affaires avec R. et V., les détenteur d'un brevet déposé en France, n'avait rien trouvé de mieux que, une fois connues ses caractéristiques, de proposer à Saint-Gobain le fruit de ses travaux, le prétendant issu "d'une licence acquise auprès du CNRS". Puis de déposer un brevet analogue à son nom et celui de Saint-Gobain. Au niveau européen.

Pour discréditer l'un des deux co-propriétaires du brevet initial, qui avaient attaqué en justice pour faire valoir leurs droits, le PDG de Technofirst avait fait circuler dans l'entreprise une note comportant les éléments suivants :

" Suite à une réunion avec Monsieur B de la DST ( Direction de la Surveillance du Territoire), qui a pour mission entre autre de lutter contre les réseaux d'espionnage industriel des pays asiatiques, nous avons appris l'existence de Réseaux de Surveillance Privés ( RSP) qui récupèrent le savoir faire de la technologie française.
Tout laisse à penser que Monsieur L et Monsieur V pourraient en faire partie. On
cherche à déstabiliser TECHNOFIRST... Avec l'affaire Saint-Gobain Vitrage, nous
en avons eu un exemple concret: Monsieur V revendique l'idée du haut-parleur
linéaire pour le double-vitrage actif, et remet en cause le brevet ...
"

Ainsi, une personne qui revendique ses droits devient un horrible comploteur dont "tout laisse à penser" qu'il fait partie de réseaux d'espionnage surveillés par la DST?

Monsieur V. avait aussi porté plainte pour diffamation, au vu de cette note. Hélas, la diffusion n'ayant pas été jugée publique, cette accusation n'a pas tenu.

Mais Technofirst et Saint-Gobain ont tout de même été condamnés en 2007 à verser aux plaignants 50.000 euros de DI, 10.000 euros au titre de l'article 700, ainsi qu'aux dépens, pour usurpation de brevet....



Je parie que les comploteurs avaient initié cette plainte en revendication de leurs droits juste pour déstabiliser Technofirst.


Nota : la Direction de Saint-Gobain a revendu ses droits à Technofirst en 2006, qui continue de verser des redevances au titre du brevet européen EP1031256. Sachant qu'elle a été déchue de ses droits au plan français.


Source : base jurisprudence de l'INPI.
Nota : l'INPI n'autorise pas la publication de liens renvoyant sur son site sans autorisation préalable, pour ceux que j'entends déjà dire que "il n'y a pas de source". Faites une recherche sur Technofirst.

mardi 18 octobre 2011

Technofirst : le vent du boulet...

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On apprend aujourd'hui que Technofirst est passée à deux doigts de la liquidation judiciaire, suite à ses opérations de cavalerie avec la société IDEAC en 2005 et 2006.

Le pire n'a été évité que grâce à une transaction conclue en mai 2011 avec le mandataire à la LJ de IDEAC, aux termes de laquelle TF a versé une indemnité d'un montant non communiqué, contre abandon de l'extension de procédure.





Par ailleurs, pour éviter entre autres d'afficher une perte de 0.6 M€ sur le solde des opérations croisées avec Apollo Acoustics -Technofirst America effectuées en 2007, le PDG C.Carme s'est porté caution en 2010 des sommes en question.

(Apollo Acoustics, à qui la société avait annoncé dans un premier temps avoir acheté des brevets, puis dans un second temps penser à y prendre une participation, semble n'avoir plus d'existence, à part une vague page en construction depuis 2010 sur le site de Technofirst elle-même).



Après ces deux mésaventures, pensez-vous que TF en a tiré les leçons?

Et bien rien n'est moins sûr! Les actionnaires de la valeur ont intérêt à suivre avec attention les opérations passées avec la société Concept System. Une société de négoce domiciliée à Sophia Antipolis, et qui affiche depuis 2009 une explosion de son activité. La société, qui n'a pas de salariés, semble avoir pour seul rôle de commander des études qu'elle refacture à des tiers.

Cette société est partenaire de Technofirst, dans un petit projet de recherche "SECAP" subventionné par le pôle Pégase de la région PACA. Son site web, http://www.Conceptsystem.fr est administré par la responsable de communication de Technofirst.




Sur le plan de l'activité de recherche, on notera avec intérêt les écritures comptables rectificatives passées sur les amortissements des brevets. Qui traduisent d'une part la mise au rebut de certains d'entre eux, abandonnés , et d'autre part la constatation que certains d'entre eux ont bien été achetés sur les années antérieures mais n'ont jamais fait l'objet d'un début d'exploitation.






Enfin, on méditera sur les deux dernières remarques du CAC :

- caractère inexact de certaines informations du rapport de gestion relatives aux délais de paiement
- éléments juridiques relatifs à la dernière AK (brevet sèche-cheveux) non communiqués, et ne permettant de valider la répartition du capital (peu étonnant vu l'imbroglio juridique de cette AK par apport en nature, non autorisée au préalable)


On comprend mieux à la lecture de ce rapport pourquoi la société refusait de communiquer ses comptes complets aux actionnaires qui en faisaient la demande....



Sources : comptes, rapport de gestion et rapport du CAC parus ce jour

vendredi 14 octobre 2011

BELVEDERE : Décision de la Cour d'Appel le 1er décembre

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Les débats ont été très soutenus hier, lors de la séance de la Cour d'Appel de Nîmes, qui devait statuer sur la confusion de patrimoine Moncigale/Belvédère. La décision a été mise en délibéré au 1er décembre 2011.


On rappellera que le 6 décembre, une audience est prévue au Tribunal de Commerce de Nîmes pour faire un "point sur l'activité économique de l'entreprise, avec données économiques les justifiant, sur le renouvellement de la période d'observation ou à défaut liquidation judiciaire".



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mercredi 12 octobre 2011

BELVEDERE - Revue de Presse - Une synthèse sur l'AFP

Spiritueux: Marie Brizard, le verre de trop pour Belvédère

NIMES, 12 oct 2011 (AFP) - Par Pierre PRATABUY


Trois doses de dette, une de Marie Brizard, un doigt de vodka polonaise chère à Bruce Willis et un zeste de fonds d'investissement: les ingrédients du feuilleton Belvédère forment un drôle de cocktail pour le groupe de spiritueux en difficulté financière.

Dernier coup de théâtre, mardi: le remplacement du PDG historique Jacques Rouvroy, qui quitte l'entreprise pour "raisons personnelles", par son bras droit Krzysztof Trylinski, cofondateur du groupe.

Deux jours avant que la cour d'appel de Nîmes réexamine, jeudi, la validité de la sauvegarde de Belvédère, M. Trylinski a également annoncé la cession de deux marques, invitant les créanciers du groupe à négocier pour sauver ses 3.650 emplois, dont 750 en France.

Mais après trois ans de crise, ces derniers ne font plus confiance au propriétaire de l'anisette Marie Brizard, de la vodka Sobieski et du whisky William Peel, qui a cumulé 293 M d'euros de pertes nettes depuis 2008 et compte plus de 600 M EUR de dettes. Des montants qui n'ont pas empêché MM. Rouvroy et Trylinski d'augmenter leur rémunération en 2010.

A sa création en 1991, le groupe fait dans le packaging, flairant un marché pour l'alcool haut de gamme: ses bouteilles de vodka sérigraphiées font un tabac. Au tournant des années 2000, la Pologne privatise ses distilleries et Belvédère se lance dans la production.

Les difficultés commencent en 2006, quand il achète Marie Brizard en empruntant 375 M EUR sur le marché américain sous forme d'obligations à taux variable ("floating rate notes", FRN). Dès 2007, il revend deux marques dont Pulco à Orangina, pour racheter ses actions dans le cadre d'un conflit avec leur principal détenteur, CL Financial, un fonds de Trinidad et Tobago que le groupe sort de son capital.

"Ils se sont surendettés en payant Marie Brizard trop cher et en cédant aussitôt les actifs les plus rentables", déplorent les créanciers aujourd'hui.

Surtout, Belvédère viole des clauses de l'emprunt obligataire, qui prévoyait que l'argent de la vente d'actifs soit réinvesti ou serve à rembourser les détenteurs de FRN. Les agences de notation sanctionnent le groupe, la valeur de ses obligations perd jusqu'à 80% et son action chute en Bourse.

Des "rapaces", selon Belvédère, arrivent alors pour racheter de la dette à bas prix. Parmi eux, le fonds américain Oaktree Capital, qui possède une activité de vodka en Pologne et lorgnerait sur Sobieski, 7e marque mondiale dont l'acteur américain Bruce Willis fait la promotion depuis qu'il est devenu actionnaire de Belvédère fin 2009.

"Ils racontent une histoire qui les arrange pour gagner du temps", dément un porte-parole d'investisseurs détenant plus de 60% de la dette du groupe, dont Oaktree. "On s'en tient aux faits: ils ont bravé des interdits et les créanciers, qui n'ont rien perçu depuis l'été 2008, veulent être remboursés".

A cette date, Belvédère s'en remet à la justice: le tribunal de commerce de Beaune, où il a son siège, ouvre une procédure de sauvegarde. Fin 2009, un plan rééchelonne la dette sur dix ans, revente de Marie Brizard à la clef.

Fin 2010, le groupe peine cependant à honorer sa première échéance de remboursement et les créanciers lui reprochent de ne pas respecter ses engagements sur Marie Brizard. Ils l'attaquent en justice et la cour d'appel de Dijon met fin à la sauvegarde en juin 2011.

"On s'est fait enfumer sur le calendrier des cessions", dénonce M. Rouvroy.

Mais le feuilleton rebondit dans le Gard, où Belvédère obtient une nouvelle sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Nîmes, via une filiale de Marie Brizard, la maison de vins Moncigale. Le parquet a fait appel de cette décision, dans laquelle les créanciers ne voient qu'une "manipulation" pour sauver la holding sur le dos des filiales.

"On en a marre d'être ponctionné", déplore un délégué syndical chez Moncigale, où un emploi sur trois a disparu depuis 2007 et où on redoute désormais une faillite du groupe.

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BELVEDERE - Revue de Presse. Interview de KT dans le Midi-Libre

Mensonges et cynisme sont toujours au RDV, dans cet interview que K. Trylinski a accordé au Midi-libre :



Morceaux choisis :

"Cette procédure permet enfin d'amener nos chers créanciers à la table des négociations. Ils ne peuvent plus fuir"

Réellement? Ils n'avaient pas déjà négocié dans le cadre du premier plan de sauvegarde, en acceptant l'étalement de leurs créances?

Ils n'avaient pas déjà accepté le second round de négociations sous l'égide du TC de Dijon? Négociations que le même K Trylinski s'est empressé de rompre en plaidant pour une confusion de patrimoine avec Moncigale?


"Aujourd'hui, mon salaire est de 360.000 par an, et on a eu une prime de 200.000 euros sur 3 ans"

Je veux bien que 360.000 euros soit par la part fixe, mais la prime sur 3 ans, c'est incompréhensible. Les rémunérations des deux années précédentes était déjà de 420.000 euros. La différence c'étaient des primes sur 0 avant Jésus-Christ?

Peu importe. Plus de 35% d'augmentation en 2011, on a du mal à en comprendre les justifications économiques vu les résultats peu brillants en termes financiers et de suppression d'emploi. (-12% de salariés cette année).




"On n'a jamais licencié à Moncigale".


Là, ce n'est pas du mensonge. Juste du cynisme. Car il y a d'autres moyens que les licenciements pour supprimer des emplois. Lorsque les syndicats disent qu'un tiers des emplois a été supprimé, je veux bien les croire sans aller vérifier dans l'historique des comptes. Car entre les gens écoeurés par l'arrivée de la nouvelle Direction , et qui ont démissionné, et les CDD non renouvelés, on est pas loin du compte.


"Nous ne sommes pas spéculateurs, mais des industriels"


Mouais... Sauf qu'un industriel, il ne passe pas son temps à spéculer sur le cours de ses propres actions. BVD, rien que pour 2010, c'est pour 12 M€ d'actions achetées, et 16,7 M€ d'actions vendues.... Et une condamnation de l'AMF pour manipulation de cours.

Non Monsieur. Un industriel, avec l'argent de sa société, il paie ses créanciers.



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Technofirst : un modèle économique orienté sur la recherche subventionnée

Technofirst est spécialisée dans le développement de technologies de lutte contre les nuisances sonores, du bouchon d'oreille au casque en passant par les parois antibruits. Son PDG, Christian Carme, a longtemps travaillé dans la Recherche, au CNRS, avant de créer Technofirst il y a onze ans. Il vise à passer d'un modèle de recherche pure, où la société multiplie les signes de reconnaissance, à un modèle de société commerciale de production.

Mais le cap est terriblement dur à franchir, et l'on peut se demander si la société y parviendra un jour.


1. Un chiffre d'Affaires majoritairement composé de subventions


Les derniers chiffres complets publiés par la société concernent l'exercice 2009, la société manifestant de grandes réticences à communiquer sur les éléments 2010, y compris vis-à-vis de ses actionnaires.

Dans un Business Plan diffusé par Arkéon Finance à des investisseurs potentiels en 2009, la société disait prévoir pour cette même année un CA partagé entre 71% pour la vente de produits, et 29% pour la vente de services, dont études.

L'analyse des chiffres réels donne la répartition suivante, sachant qu'ont été distinguées les études pour comptes de clients du secteur privé, non subventionnées, et celles financées par la CEE :

- Vente de produits France = 54 Ke
- vente de produits export = 567 Ke
- Vente de services France = 102 Ke
- Vente de services export = 202 Ke
- Subventions CEE = 1.199 Ke
- Quote part des études non subventionnées, à déduire = 1.199 Ke

Total du CA, avant déduction des productions non subventionnées non vendues = 3.324 Ke

Les prévisions du business plan faisaient apparaitre un chiffre d'affaires total 5.5 M€, dont 3.9 M€ pour la vente de produits. On voit qu'on en est loin, et que c'est la partie vente de produits qui pêche particulièrement, la CA prévu pour les études ayant lui été quasiment respecté.

(Pour ceux qui n'auraient pas consulté les annexes des comptes, la répartition ci-dessus, bien que peu orthodoxe, et d'ailleurs soulignée par les CAC, est le reflet exact de la façon qu'à Technofirst d'enregistrer son CA. La présentation en a été conservée afin de ne pas introduire de biais entre le CA réel réalisé par la société et celui affiché).


La majeure partie du CA étant réalisé via des subventions de 50% sur études, on pourrait s'attendre à des résultats en pertes. Il n'en est rien, la société bénéficiant tous les ans de Crédit d'Impôt Recherche : 622 Ke en 2009, permettant d'afficher un RN de 498 K€.



Et pourtant les projets abondent. On y reviendra.






2. Un Gap culturel entre le PDG et ses actionnaires


Le PDG considère ses actionnaires comme de simples bailleurs de fonds, qui n'ont pas à s'inquiéter des opérations en capial puisque lui est majoritaire, ni à s'attendre à un quelconque retour sur investissement. A cet égard, un passage dans sa lettre de voeux 2011 est particulièrement révélatrice de son mode de pensée :

"(...)Il m’est aussi reproché de procéder à des augmentations de capital et donc de diluer les actionnaires. Cette question me paraît étrange, car s’il y a bien une personne qui devrait s’inquiéter de la dilution, c’est le fondateur de l’entreprise... Or, sans augmentation de capital massive, nous n’aurons pas « le carburant nécessaire pour faire décoller notre fusée ». Aujourd’hui, des contrats très importants comme Porsche sont là et nous avons pour la première fois une réelle chance d’élargir la dimension de notre PME dont le CA est basé essentiellement sur les études pour passer à un CA de dimension industrielle tout en gardant notre capacité de recherche et de développement.

La dilution serait un sujet d’inquiétude si les dividendes étaient reversés chaque année. Or, il n’est pas envisageable de verser des dividendes tant que nous sommes en croissance et en phase d’investissement. "

Dans le même esprit, il a procédé en 2011 à un une augmentation de capital par apports en nature (apport du brevet "sèche-cheveux silencieux"), qui a très fortement dilué les actionnaires. Outre le fait que cette AK ait été faite sans leur autorisation, les actionnaires qui ont appris incidemment cette opération se sont émus lors de l'AGE de juin du prix retenu pour fixer la base de conversion, 2.26 euros, alors que l'action cotait autour de 4 euros à cette époque. Selon des propos relatés sur Boursorama, le PDG aurait donné l'impression de ne pas s'être rendu compte de l'impact pour les actionnaires, et aurait proposé de revoir à la baisse le nombre d'actions qu'il s'était accordé. Sujet particulièrement sensible, l'AK ayant été finalisée, et tout retour arrière étant exclu sans une nouvelle AG : on ne trouve d'ailleurs plus trace de cette promesse sur le site de la société. Et les apports à ce sujet sur Boursorama ont été censurés. Les conditions de cette AK seront développées plus en détail dans un article ultérieur.

Alors que dans le Business Plan proposé aux investisseurs en 2009, une seule augmentation de capital de 1.3 M€ était prévue jusqu'à fin 2012, pour nombre total d'actions de 1.635.217, à ce jour, le nombre d'actions atteint 2.265.390. Et le principe d'une nouvelle AK de 6 millions d'euros a été voté lors de la dernière AGE séparée.

De quoi diluer encore plus les actionnaires, alors que la société est loin de respecter son BP. Et de leur faire douter de la volonté du PDG de les associer à la réussite de l'entreprise. Puisque même la contrepartie du cash nécessaire au développement n'a pas été obtenue.

Toujours sur le thème du respect des actionnaires, rares voire inexistants ont été ceux qui ont pu se procurer les comptes complets. Et il est nécessaire de passer par l'avocat de la société, qui multiplie les embûches, pour tenter de se les faire communiquer. Une conception de la communication très singulière, dont on ne sait si elle résulte d'un manque de culture économique, ou d'une volonté de masquer la réalité. Il faut dire que même la société se perd quelquefois dans ses opérations. Le PV du CA du juin 2010, qui constatait avoir omis une AK faite fin 2009 dans ses déclarations au Greffe, est à cet égard symptomatique...



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Autre article publié sur Technofirst : http://newsgolog.blogspot.com/2011/10/technofirst-une-nouvelle-nominee-au.html

mardi 11 octobre 2011

BELVEDERE - Démission de Jacques ROUVROY : c'est officiel!

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Attendue depuis juin, et annoncée ici, la démission de Jacques Rouvroy vient d'être officialisée. Non pas sur Infogreffe (c'est un peu tôt), mais l'information a été diffusée sur BusinessWire. La cession de deux marques (dont Sobieski?) est aussi confirmée.

Voici le texte :
11/10/11 07:00 Krzysztof Trylinski nommé PDG de Belvédère

Krzysztof Trylinski nommé PDG de Belvédère

Le conseil d'administration de Belvédère (Paris:BVD) [Euronext Paris : BVD] a décidé de nommer Krzysztof Trylinski au poste de Président-Directeur Général du groupe. Il prend la succession de Jacques Rouvroy, qui quitte l'entreprise et les mandats qu'il y exerçait, pour des raisons personnelles.

Krzysztof Trylinski, 51 ans, a étudié à l'école Polytechnique de Varsovie. Il est le cofondateur de Belvédère en 1991. Il y a notamment créé les marques Chopin, Belvédère et Sobieski. Il était Directeur Général depuis la création de l'entreprise, qui compte aujourd'hui 3.650 salariés dans le monde, dont 750 en France.

Placée sous la protection de la justice commerciale depuis le 21 septembre 2011, Belvédère entame une nouvelle phase de changement. La mise en place d'un nouveau management est un signe fort envoyé tant aux salariés qu'aux clients ainsi qu'aux partenaires de l'entreprise.

Krzysztof Trylinski, Président-Directeur Général de Belvédère, déclare : « Mon premier geste en qualité de PDG va vers nos créanciers, que j'invite solennellement à venir s'asseoir à la table des négociations pour le bien de l'entreprise et la préservation de ses emplois. Mon objectif prioritaire est de désendetter Belvédère. Cela sera rendu possible rapidement par la cession prochaine de deux marques ». Il ajoute : « Je veux que nous nous concentrions sur le c?ur de métier de Belvédère sur lequel il s'est construit internationalement : créer des marques de spiritueux haut de gamme et mondiales ». Krzysztof Trylinski précise : « Face à une dette de 500 millions d'euros, nous affichons un portefeuille de marques qui est valorisée 1 milliard d'euros minimum ». Il conclut : « Je demande à nos créanciers, Oaktree Capital Management -propriétaire de notre concurrent en Pologne- en tête, de bien vouloir négocier une sortie honorable de cette crise que nous subissons avec nos salariés depuis 2008 ».

Afin de renforcer immédiatement la gouvernance, le management de Belvédère proposera à l'assemblée générale mixte du 31 octobre 2011 la nomination d'Erick Antony Skora au poste de Directeur Général Délégué.

Rappels

Au mois de juillet 2011, Monsieur Luc Demarre a démissionné de ses fonctions d'administrateur.

Le 17 septembre 2011, Monsieur Xavier Paper a également démissionné de ses fonctions d'administrateur.

Le 20 septembre 2011, le Conseil d'administration a proposé de nommer à titre provisoire, Madame Katarzyna Paczesniak, en remplacement de Luc Demarre, démissionnaire. Cette nomination sera soumise à l'approbation de l'assemblée générale mixte du 31 octobre 2011.

Lors de la séance du Conseil d'administration du 5 octobre 2011, Monsieur Jacques Rouvroy, Administrateur, Président du Conseil d'administration et Directeur Général de la Société, a démissionné de l'ensemble de ses fonctions. Le Conseil d'administration du 5 octobre 2011 a donc aussitôt décidé de pourvoir à son remplacement, en nommant Monsieur Krzysztof Trylinski, auparavant Directeur Général Délégué, au poste de Président du Conseil d'administration et Directeur Général en remplacement de Monsieur Jacques Rouvroy. La nomination de Monsieur Erick Antony Skora, 52 ans, au poste de Directeur Général Délégué en remplacement de Monsieur Krzysztof Trylinski sera proposé à l'assemblée générale mixte du 31 octobre 2011.

Guillaume Foucault

guillaume.foucault@fd.com

Tél. : +33 1 47 03 68 10

Copyright Business Wire 2011


.Quelques questions naïves :
1. N'était-ce pas K. Trylinski, alors déjà seul seul aux commandes ("c'est moi qui décide de tout" avait-il déclaré au TC de Nîmes) qui avait fait capoter les négociations avec les créanciers demandées par Jacques Rouvroy au TC de Dijon?

Comme relaté dans l'article "BVD prend les Juges et ses créanciers pour des idiots"

2. Sachant qu'il y a 600 Me de dettes diverses, que quasiment toutes les marques sont nanties, qui va vouloir acheter Sobieski et l'autre marque? Alors que pour un créancier, il suffit d'attendre la LJ de Belvédère?

3. Est-ce que Monsieur Trylinski, en faisant cette annonce l'avant-veille de l'audience en Cour d'Appel, alors que la décision était prise depuis plusieurs mois, pense impressionner les Juges?

4. Est-ce que le montant des indemnités accordées à Jacques Rouvroy figurera bien dans la liste des conventions réglementées à la prochaine AG? On a vu que déjà deux avaient omises : l'acquisition par SVI des titres Prologue détenus initialement par J. Rouvroy, et les transactions avec la société dont ADP est le principal actionnaire. Quid des indemnités? Je suppose que KT prétendra qu'il était trop tard pour intégrer cette convention?

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lundi 10 octobre 2011

Technofirst : une nouvelle nominée au blog des paipites

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J'hésitais depuis longtemps, mais la société Technofirst commence à avoir toutes les caractéristiques requises pour figurer en bonne place sur ce blog :

- des informations, pourtant légales, délivrées à contre-coeur par la société
- une censure sévère sur Boursorama
- des résultats certes bénéficiaires, mais qui masquent mal le recours aux AK, subventions européennes et crédits d'impôt-recherche comme sources majeures de financement, alors que la société prétend avoir une activité industrielle
- des financements utilisés en bonne partie pour racheter les brevets élaborés par son PDG,
- des AK par "apport en nature" pas autorisés par l'AG
- des reportings très brouillons, où le PDG se perd dans les AK déjà effectuées
- et un business plan d'enfer, où le PDG prétend produite à lui tout seul plus de sèche-cheveux que Philips sur le marché français...


Bref, à fuire !
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vendredi 7 octobre 2011

Ze big Scoupe : Sobieski vaut 10 milliards d'euros selon Bruce Bousson

Bonsoir,

Les comptes 2010 viennent de paraitre à l'instant.Pour ceux que la lecture des 205 pages rebuteraient (610 pages avec les pages blanches intercalaires en ce qui me concerne), un gros tuyau :

Rien à fiche des problèmes comptables des créanciers. Car si BVD a 375 Me de dettes*, ON S'EN FOUT. Puisque selon Bruce Bousson, alias Monsieur le Maire de Beaucaire, la valorisation de la marque Sobieski est de 10 milliards d'euros. Avec la différence, (9 milliards virgule 625 millions d'euros si je compte bien), Monsieur le Maire va créer 80 emplois.

Déjà, je sens grandir la concupiscence parmi les chômeurs de la ville. Qui pourraient penser que, plutôt que d'investir ladite somme pour avoir procurer auxdits chômeurs le plaisir ineffable d'aller se casser le dos et plier l'échine devant les nouveaux notables, ils préféreraient encore se partager la somme, la placer à la caisse d'épargne : en arrondissant au plus bas, cela fait quand même 100 millions d'euros par salarié. A raison de 1% annuel (et c'est donné), voilà de quoi gagner 1 million d'euros par an en touchant les intérêts, sans négocier. Quand je pense qu'il y en a qui BOSSENT pour SMIC + 20% !

Allez, assez rêvé. Juste pour les autres (certains actionnaires), voici la source. Quelques secondes d'interview qui se méritent. Car il faut attendre 4 minutes 45 avant d'entendre LA REVELATION de Bruce Bousson. C'est ici :

http://www.raje.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=9796:entretien-de-la-redaction-les-temps-forts&catid=93:entretien-de-la-redaction&Itemid=209


Quand aux pisse-froids de mon genre qui voudraient zyeuter les comptes, c'est ici :
http://www.belvedere.fr/pdf_fr/page%20blanche_384e8f0e1a538a1.pdf




*PS : les 375 millions de dettes résultent d'un raccourci de Monsieur le Maire. En réalité c'est beaucoup plus. Plutôt le double. Mais faut pas chipoter. 375 ou 600 millions d'euros, c'est quoi la différence par rapport à 10 milliards d'euros pour la seule marque Sobieski?

samedi 1 octobre 2011

Moncigale : solidarité vigilante des Coteaux d'Aix

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A lire sur la revue Internet "La Vigne", le souci affiché du syndicat des Coteaux d'Aix de maintenir ses approvisionnements à Moncigale,(qui représente plus du tiers de sa commercialisation) tout en renforçant les mesures financières lui permettant de s'éviter les déboires d'impayés : paiement d'avance du HT, clause de réserve de propriété, échéancier de TVA et des cotisations interprofessionnelles.


Rigoureux financièrement pour Moncigale, mais sans doute la meilleure solution, quand on apprend comment l'Administrateur Judiciaire, Maître Olivier Fabre, gérait les fonds recueillis en attente d'affectation : en 1998, suite à une enquête parlementaire sur le fonctionnement des Tribunaux de Commerce, le responsable de la CDC en charge du recueil de ces fonds avouait à la Commission d'enquête que, sur toute la France, le plus gros déposant était Maîtres Fabre et Pernaud-Orliac, donc les comptes détenaient plus d'un milliard de francs, suite à une affaire toujours pas réglée.

Par ailleurs, ce mandataire s'est illustré dans une affaire(Montlaur) où le montant des honoraires excédait quelquefois le montant des sommes qu'il était chargé de recouvrer :
A Montpellier, le dossier de la faillite des supermarchés Montlaur vient de rebondir à l'initiative de leur ancien patron, Michel Montlaur. Après quatre ans de procédure, la cour d'appel de Montpellier a ordonné que sa plainte soit enfin instruite. Il accuse l'administrateur Olivier Fabre et le mandataire Philippe Pernaud de s'être entendus avec Michel Fromont, l'ancien président du tribunal de commerce, pour saucissonner le dossier en 37 redressements afin de multiplier leurs émoluments. Exemple : « Sur une créance d'un montant de 394 000 euros, ils ont réussi à facturer 760 000 euros d'honoraires ! » s'exclame Me Job, avocat de Montlaur. Au total, Pernaud et Fabre, qui n'ont pas souhaité s'exprimer, auraient facturé 6,7 millions d'euros d'honoraires, sans compter 3 millions de frais d'expertise et de procédure. Autant d'argent en moins pour les créanciers de Montlaur, souvent des petits fournisseurs. Certains ont dû déposer leur bilan, faute d'être remboursés à temps.

En 2004, dan l'affaire d'Airlib, Maitre Fabre était épinglé par Libération pour sa curieuse conception des intérêts de la société qu'il administrait, et des priorités qu'il accordait au versement de nouveaux salaires d'un ex-dirigeant...


Voilà pour les créanciers de Moncigale. Quand aux actionnaires, à ce tarif-là, et si le RJ n'est pas annulé, ce serait un miracle qu'ils retrouvent 15 euros sur une action qui cote en ce moment autour de 30 euros. Finalement, il n'est pas exclu, une fois payés les frais de justice, honoraires du RJ, et autres créanciers, qu'ils n'aient que leurs yeux pour pleurer. Mais ils auront été prévenus.


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mardi 27 septembre 2011

SVI - PROLOGUE - Vous avez dit "confusion de patrimoine"? Ou quand les actifs de Belvédère sont utilisés pour racheter les actions pourries d'un Dirigeant

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Cette histoire de confusion de patrimoine entre Belvédère et sa sous-filiale Moncigale n'en finit pas de m'interpeller. Au point que je me demandais ce qu'il en était des filiales françaises sans activité économique réelle, et dont le seul rôle était de détenir des titres de Belvédère.

J'ai donc commencé à regarder la première d'entre elle, SVI, créée en 2009 à seule fin initiale de porter les titres d'auto-contrôle que Belvédère n'avait pas le droit de détenir. Et en consultant infolégale, j'ai vu qu'elle était actionnaire d'une autre société dont le nom qui me disait quelque chose, mais quoi?

"PROLOGUE". Société qui a conclu récemment un accord commercial avec STS Group, que je suis par ailleurs? Oui. Mais quel rapport?

"PROLOGUE" : Jacques Rouvroy condamné par l'AMF pour délit d'initié, en juin 2009, pour avoir revendu une petite partie des actions qu'il détenait, en apprenant en avant-première la cessation de paiement de l'entreprise? Tiens donc. Je pensais que le sieur Rouvroy avait revendu le solde de ses titres depuis longtemps? Et bien en quelque sorte, oui. Mais pas forcément depuis très longtemps.

Si l'on regarde la dernière déclaration de franchissement de seuil connue de Jacques Rouvroy, celui-ci détenait en janvier 2007 10.74% du capital, soit directement, soit via son "groupe familial" incluant notamment son épouse et la Financière du Vignoble. Participation qui devait être portée à 39% après augmentation de capital.

Depuis, silence radio sur le site de l'AMF. Et pourtant, le PDG de Prologue fait état, au 30/09/2010, de deux actionnaires : Financière du Vignoble pour 4.61% du capital. Et SVI pour 21.29% du capital, soit plus de 1 million d'actions pour cette dernière.

Où est le problème, demanderont quelques petits actionnaires ravis de se faire rouler dans la farine? Le problème, c'est de savoir comment, quand et à quel prix s'est faite cette transaction. Et notamment si SVI a acquis ces actions à des conditions normales de marché ou pas. Car utiliser l'argent d'une société pour faire racheter des titres détenus en propre par un de ses dirigeants minoritaires est, sauf preuve du contraire, hautement suspect. Surtout quand l'action de la société en RJ cotait dans les plus bas des 3 dernières années. Et surtout quand la société acquéreuse utilise la trésorerie d'un Groupe sous plan de sauvegarde, qui peine à payer ses créanciers.

Quand? Après fin 2009 (puisque cette participation n'apparait pas dans les comptes de SVI) et avant fin septembre 2010. Mais plus précisément? 21% du capital qui change de main, cela doit laisser des traces, si l'acquisition s'est faite sur Euronext?

Manque de chance, sur cette période, le total des transactions enregistrées sur Euronext ne porte que sur 416.093 titres. Et les actions étant inscrites au nominatif, il est probable que la cession se soit faite via un simple jeu d'écriture dans les livres d'actionnaires de la société Prologue. Et donc le prix, faute de déclaration à l'AMF, ne sera jamais connu du grand public, sauf action particulière d'un créancier ou de l'AMF, ou encore si BVD donne l'information dans ses prochains comptes.


SVI, initialement SAS, ayant adopté entre-temps le statut de société en nom collectif, il est probable que de son côté elle ne publiera plus de comptes.


De là à penser que Jacques Rouvroy a utilisé la trésorerie du Groupe pour vendre ses titres à un prix supérieur à celui du marché, il n'y a qu'un pas. Car sinon, pourquoi ne pas céder les titres directement sur le marché?


Entre-temps, le cours de l'action a remonté, et le PDG de Prologue indique que SVI et la financière du Vignoble ne ferait plus partie de son actionnariat. Mais cela fait un peu désordre : certes JR et SVI ont déjà été condamnés dans une affaire plus récente par l'AMF pour n'avoir pas déclaré les franchissements de seuils d'auto-contrôle de BVD. Certes, SVI a subi un rappel à l'ordre du TC de Dijon pour déposer ses comptes. Certes, la morale des affaires semble une notion interprétée d'une façon tout à fait particulière par le Groupe Belvédère. Mais quand même....



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Pour en revenir à ma question initiale sur "Pourquoi, alors qu'il a demande de confusion de patrimoine entre Belvédère et Moncigale, cette demande de confusion n'a t elle pas été faite pour SVI?", aucune explication qui tienne la route : Mêmes dirigeants, absence d'autonomie financière, absence de gestion autonome...

Si vous avez une idée, je suis preneuse. Encore que, tant que il ne vient pas à l'esprit de l'une des deux sociétés actionnaires de céder des titres à un tiers, dirigeant actuel ou autre, ET tant que sobieski sarl reste propriété du Groupe, les intérêts des créanciers et des actionnaires sont préservés, n'est-ce-pas?

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Quelques éléments sur la société, en date du 31/12/2009, tels que publiés le 11 juillet 2011 :

SNC enregistrée sous le Siren 512039629 auprès du TC de Dijon (tiens, ils n'ont pas pensé à la faire déménager, celle-là?)
Capital de 40.000€, dont 20.000 € non libérés
Détenue à hauteur de 99.99% par la société Sobieski sarl, filiale de BVD dirigée par Madame Katarzyna PACZESNIAK, et à hauteur du solde (1 action) par Sobieski Spolska ZOO, dirigée par Monsieur Krzysztof TRYLINSKI.

La société elle-même a pour gérante Katarzyna PACZESNIAK

Dettes financières de 27,2 M€ (prêt intra-groupe rémunéré, les intérêts générant l'essentiel de la perte de 734 K€)
Actif composé quasi exclusivement de titres Belvédères, avec une valeur de marché de 20.9 M€, comptabilisés pour 26 M€ au bilan, la société bénéficiant d'une option de vente à Belvédère (autrement dit, Belvédère s'est engagée à lui racheter les titres à ce prix si l'évolution du cours était défavorable).

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NOTA : concernant la Financière du Vignoble, j'ai un peu de mal à comprendre si elle est propriété exclusive de Jacques Rouvroy, et donc si le raisonnement ne s'applique pas aussi à elle, ou si elle est partiellement détenue par le Groupe Belvédère, auquel cas l'analyse pourrait être légèrement différente. On notera seulement qu'elle ne fait pas partie de la liste des filiales et participations déclarées par le Groupe dans ses derniers comptes publiés (2009), mais qu'elle bénéficie toutefois d'une avance en compte-courant de ce même Groupe.



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lundi 26 septembre 2011

BVD : la lettre de démission d'un administrateur

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A l'ordre du jour de la prochaine AG de Belvédère, on notera, entre autres points tout aussi importants, tels que le quitus à donner aux administrateurs pour une perte sociale de 25 M€, le remplacement par une dame d'origine polonaise d'un administrateur, Luc Demarre. Voici la lettre de démission de ce dernier, adressée le 8 juillet à Jacques Rouvroy :




Résumé : 1 seul Conseil d'Administration en 8 mois,avec prière d'attendre deux mois de plus malgré les urgences ; aucune information aux administrateurs sur le subit changement de stratégie juridique ; et des "changements d'équilibre" entre rôle accordé au PDG et celui accordé au DDG, "sans que les Administrateurs n'aient été consultés ni même informés".

Il est vrai que cela fait beaucoup. Mais gageons que la nouvelle Administratrice saura se montrer beaucoup plus accommodante. Pour peu qu'elle en ait le temps.

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vendredi 23 septembre 2011

Belvédère envisagerait la cession de la marque Sobieski

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Pour se tirer d'affaire, Belvédère envisagerait la cession de sa marque de vodka-phare, Sobieski. La production serait reconditionnée sous une nouvelle marque, Polonia.

Le sort de la vodka Krupnik n'a pas été évoqué.


Si la vente se finalise, la rentrée de cash permettra à Belvédère d'honorer une part importante, voire la totalité de ses créances. A noter que la marque est nantie par les FRN.

Ne se poserait plus alors que le problème de la rentabilité de la nouvelle marque. Car si Sobieski a vu rapidement ses parts de marché augmenter, c'est au prix de campagnes de promotions incessantes et au détriment de la rentabilité. Dans ces conditions, il serait illusoire d'envisager une production au même niveau que la Sobieski pour la Polonia.

Par ailleurs, le nom final restera à affiner, puisque la marque Polonia est déjà distribuée dans le monde, et la "Pro Polonia", distillée à Polmos Lancut, était jusqu'ici distribuée en France par France-Boissons.

jeudi 22 septembre 2011

Belvédère et Moncigale en RJ : nouvelles surprises de la Justice consulaire

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Ainsi, Belvédère et Moncigale ont été mises en RJ mardi, dans une procédure conjointe. A la demande du représentant des créanciers, Maître Torelli, et de Maitre Olivier Fabre, l'Administrateur Judiciaire devenu proche des dirigeants (dont il ne dédaigne pas les invitations à dîner).


En dépit de toutes les manoeuvres auxquelles se sont livrées les dirigeants pour échapper à leur créanciers, ils conservent la main sur la gestion des deux sociétés, Maitre Fabre n'intervenant qu'au titre de "l'assistance aux dirigeants".

Désormais, Krzysztof Trylinski et Erick Antony SKORA assurent donc les commandes (Ils ont été nommés respectivement Président et DG du Groupe lors d'un CA tenu mardi, Jacques Rouvroy ayant été remercié pour ses bons et loyaux services, avec une à la clé une indemnité potentielle dont le montant n'a pas été officiellement communiqué).

Quelles raisons d'espérer pour les salariés de Moncigale? Elles sont très maigres. Un tiers des emplois a déjà été détruit depuis 2007. Même si la Cour d'Appel de Nîmes, dans sa séance du 13 octobre, rejette la confusion de patrimoine qui a mené à cette situation, cela ne changera pas grand chose pour Moncigale. Qu'elle soit sous RJ ou sous plan de sauvegarde. Puisque dans les deux cas, les dirigeants restent les mêmes, Jacques Rouvroy mis à part. Car c'était les deux polonais qui tenaient les rênes jusque là. Même si il fallait bien un français pour assurer le rôle de potiche.

Et ces dirigeants ont fait la preuve jusqu'ici de leur carences en matière de gestion pour l'ensemble du Groupe : pertes abyssales (179 M€ en 2009 pour le Groupe Belvédère), destruction d'emplois en France, et mépris total des créanciers. Sans parler des abus de bien sociaux ouvertement revendiqués devant le Tribunal de Commerce en ce qui concerne Moncigale. Ni de ceux auxquels ils se sont livrés concernant Marie-Brizard (car comment analyser autrement le cadeau de 100 M€ qu'ils se sont fait, en omettant de déclarer sa créance à leur encontre?). Ni de ceux qu'ils ont commis juste avant la mise sous sauvegarde de Moncigale : pourquoi la marque de vins moribonde, rachetée Alain-Dominique Perrin, Administrateur, est-elle favorisés dans la commercialisation plutôt que celles de Moncigale, et dans des conditions ruineuses pour cette dernière?

Il y a d'autres questions, mais qu'importe, si les dirigeants continuent à avoir les pleins pouvoirs pour finir de ruiner la société?


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L'analyse du jugement qui a confirmé la conversion en RJ fait ressortir quelques points étonnants :

1. Concernant le caractère suspensif de l'Appel : cette hypothèse vole en éclat, le procureur MASSIP ayant pris la peine de préciser "que l'appel du parquet n'a pas d'effet suspensif la jurisprudence est constante à ce sujet (courrier du parquet général du 20 juillet 2011) donc le Tribunal de Commerce de NIMES peut trancher".

Curieux. Car l'article 661.1 précise bien que "II.-L'appel du ministère public est suspensif, à l'exception de celui portant sur les décisions statuant sur l'ouverture de la procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire", et en l'occurrence, l'appel portait non pas sur la décision de mise sous sauvegarde de l'une des sociétés, mais sur le jugement de confusion de patrimoine. Mais bon, puisque le Parquet l'écrit, on supposera qu'il est au fait de la Jurisprudence !


2. Concernant la procédure de conciliation demandée au TC de Dijon, et avortée :
Attendu que Monsieur TRYLINSKI, Directeur Général de la SA BELVEDERE, a fait part de ses excuses au Tribunal quant à la procédure de conciliation lancée par un associé dont il n'était pas au courant"

Ben oui! "un associé"- et on suppose que pour pouvoir agir, ce n'était pas un boursicoteur lambda, ni même Bruce Willis, mais un associé doté des pouvoirs de représenter la société, du genre, le Président. Et ainsi, le Président de Belvédère aurait demandé une procédure de conciliation dans le dos de son Directeur Général? Quelle pétaudière. Comme dit ma grand-mère "Faut y vouèrre pour y croièrrre"! Contrairement à moi, qui a passé mon enfance de l'autre côté du Rhône, ma grand-mère est bourguignonne, ce qui explique l'accent.


3. Concernant l'éventuelle cessation de paiement de Moncigale : accrochez-vous bien sur le raisonnement, car :
- lors de la demande de procédure de sauvegarde, Moncigale a fait état d'un actif disponible à hauteur de 39 551 000 euros pour un passif échu et à échoir de 31 145 000 euros, dont 13 497 OOO euros de compte-courant à Marie-Brizard et 18.166.000 de stocks.
Première erreur. Ni le compte-courant de Marie-Brizard, passif à échoir et non exigible puisque celle-ci a dit ne pas en demander le remboursement, ni les stocks, qui ne constituent pas un actif disponible, n'étaient à déclarer. Elle aurait du déclarer 21.385 K€ d'actif disponible, et, au maximum, 17.648 de passif exigible (au maximum, car on ne sait pas s'il y a d'autres sommes "à échoir" en sus du compte-courant). Soit 3,5 M€ de trésorerie disponible à court terme.

- Maitre Fabre a demandé un audit financier à un cabinet spécialisé, Eight Advisory. Et en conclut que "la SAS Moncigale n'a pas de souci de trésorerie jusqu'à la fin de l'année". Et qu'il convient donc de prononcer la conversion en règlement judiciaire. (Sorry, Maître, je n'ai pas compris la logique).

- Maitre Torelli, le représentant des créanciers, conclut lui, que puisque les stocks n'étaient pas à inclure dans les actifs, "il est donc certain que la SAS Moncigale est cessation de paiement au sens de la loi dès l'ouverture de la procédure". Maître, et si vous enleviez les passifs à échoir qui eux non plus n'ont pas à être déclarés?

- Un avocat, Maitre Chabaud, "affirme l'absence de rupture de caisse et qu'aucun créancier n'a pas été réglé au jour de la déclaration de sauvegarde". Mais il anticipe sur la décision de la Cour d'Appel, et conclut que "la cessation de paiement de la SA Belvédère entraine, suite à la confusion de patrimoine des deux sociétés, la cessation de paiement de la SAS Moncigale, les procédures étant indissociables". Heu.... Maître, il n'y avait pas un appel sur cette confusion de patrimoine?

- Dernier mot au procureur : il dit partager l'analyse de Maitre Torelli.

Conclusion : le Tribunal constate la cessation de paiement de Moncigale, et fixe au 14 juin 2011 la date de cessation de paiement.



4. Concernant l'état de cessation de paiement de Belvédère elle-même, peu de surprise, puisque dès lors que la résolution du premier plan de sauvegarde avait été prononcée par le TC de Dijon, il était clair que sans négociations, ils n'avaient pas les moyens de payer leurs créanciers. Par contre, les PP titulaires d'OBSA qui comptaient, suite à la décision de la Cour d'Appel, voir enfin débloquer les sommes consignées au titre de dividende et dont le règlement avait été annoncé à grands coups de communiqués de presse vont devoir déchanter. Car que prévoit l'Administrateur pour pallier aux problèmes de Trésorerie de Belvédère?

"Que la SA Belvédère puisse récupérer les fonds qui sont les siens, actuellement détenus par les anciens Commissaires à l'exécution du plan (une assignation est prévue devant le Tribunal de Commerce de Nîmes) et que le Tribunal l'autorise à pouvoir alimenter ses filiales selon des modalités à définir".

Sur ce point, j'avoue mon ignorance. Je pensais que la somme destinée aux créanciers n'était consignée que dans l'attente de la décision de la Cour de Cassation sur la validité de la part des FRN. Et que la Cour de Cassation ayant reconnu les créances, FRN comme titulaires d'OBSA auraient pu en espérer le versement. Mais il semble que Belvédère pourra en retrouver la libre disposition. Je vois d'ici là les commentaires sarcastiques des actionnaires : "on vous a bien eu, les créanciers! Cela vous servira de leçon d'avoir tenté de vous enrichir en prêtant de l'argent à BVD!".

Ne vous réjouissez pas trop vite, petits spéculateurs : car si la cotation de l'action est maintenue, c'est bien pour permettre d'écouler l'auto-contrôle, comme l'atteste l'autre source de financement prévue par l'Administrateur :
"Que le Tribunal autorise la SA Belvedere, sous la condition du maintien de la cotation en bourse, à procéder à des cessions de l'auto-contrôle pour restaurer également la trésorerie de ses filiales, et conforter ainsi par la production les actifs du groupe".

Quand à la cession éventuelle de marques, il n'en n'est pas question dans les solutions avancées dans ce jugement.

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lundi 19 septembre 2011

Pourquoi ceux "qui ne croient pas" à Belvédère sont-ils présents sur le forum Boursorama?

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A l'un des intervenants, nobch, qui posait cette question, j'avais fait samedi une réponse. Celle-ci ayant été effacée, la revoilà ici (il y en a qui n'ont toujours pas compris que la censure était stupide!)


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"pourquoi tout ceux qui ne croient pas à BVD restent sur ce forum à perdre leur temps, faut être maso !, ou alors faire parti de certains créanciers qui veulent la peau de BVD pour se remplir les poches. "


Non, il n'est pas nécessaire d'être maso. Il y a des gens qui se payent des séances de cinéma pour assister à des histoires à suspens, alors que ici c'est gratuit. Il y a même des personnages (baco12, baidu, Alchris) auxquels on ne croirait même pas si on les voyait au cinéma. On se dirait "Mais que ce réalisateur est nul! Cela ne peut pas exister, des crétins pareils!". Or si. Ils existent.

De la même façon, si un réalisateur nous imposait la saga des aventures juridiques de BVD, personne n'y croirait non plus. J'imagine d'ici les critiques "scénario trop improbable - en voulant dénoncer les abus du capitalisme, l'auteur a affaibli son propos en forçant trop le trait : à partir d'une description assez réaliste d'événements juridiques intervenant dans la vie des affaires, il a monté un scénario a priori prometteur. Malheureusement, la répétition à l'envie des épisodes juridiques devenant de plus en plus improbables, traduit au final un manque d'imagination, et aboutit à l'affaiblissement du ressort dramatique, qui s'épuise. Dommage, car l'histoire était initialement séduisante. Le film est à réserver aux jours de pluie, pour les seuls militants anti-capitalistes qui voudraient se conforter dans leurs opinions. Pour les autres, autant s'abstenir : on n'y croit pas".



OUI. Sauf que là, on n'est pas au cinéma. C'est la vraie vie. Pour revenir à ta question "Pourquoi tous ceux qui ne croient à BVD restent sur ce forum", quelques éléments :

Tout d'abord, il y a deux acceptations du sens "croire à BVD". Cela peut vouloir dire :

- croire à une hausse du cours durable, car la société serait rentable - c'est le lot notamment de quelques actionnaires comme toi.

- croire que même si la rentabilité n'est pas au rendez-vous cette année encore, et le cours baisse, il faut espérer qu'elle survivra, et que le Groupe pourra honorer ses dettes, ses salaires, les emplois et les débouchés. C'est le lot des fournisseurs, d'une majorité de salariés, et de tous les créanciers en général. Aucun créancier ne peut souhaiter que BVD aille à la faillite, car si c"était le cas, ils auraient tout à perdre. Qu'ils soient fournisseurs, producteurs, acheteurs, détenteurs de FRBN ou d'OBSA. Sans parler du fisc, de l'URSSAF, et de tous ceux qui contribuent aux finances de ces deux derniers.


Et donc il y a plusieurs de raisons de fréquenter ce forum, même si l'on ne croit pas à une hausse du cours.

En passant sur les court-termistes, friands de la volatilité de l'action (typiquement, Tusnut et BVD007, qui ont le mérite d'exposer leur attitude) et qui sont plutôt pessimistes à long terme, mais revendiquent l'idée de gagner de l'argent sur les hésitations des actionnaires, il y a donc, si on récapitule :


1. Ces court-termistes, adeptes des AR. Dont certains, moins transparents que les deux cités, n'hésitent pas à produire des messages lamentablement pauvres, du type "ça va monter", "c'est quoi cette daube, je n'y crois plus".

2. Des titulaires de FRN, qui avaient cru investir dans du dur, et s'exonérer des aléas des fluctuations boursières du titre. Et forcément désireux que les intérêts annuels promis leur soient versés.

3. Des titulaires d'OBSA, créanciers aussi, mais intéressés parallèlement à un développement du titre.

4. Des ex-salariés (de filiales autrefois rentables) déçus, qui cherchent à comprendre comment un tel gâchis a été possible.

5. Des salariés actuels inquiets de leur futur job : les konneries des dirigeants entraineront-elles les filiales françaises dans dans la faillite? Ou seront-ils vendus à des tiers dont ils ne connaissent pas les objectifs?

6. Quelques viticulteurs, qui interviennent très rarement, et restent plutôt lecteurs. Comme restent purement muets et lecteurs des acheteurs, et des scrutateurs soucieux de leurs avoirs.

7. D'autres simples spectateurs, qui cherchent eux aussi à deviner, avec moins d'implication, la fin de l'énigme. Qui n'hésitent pas à analyser les news. Et qui accessoirement, pour certains, (dont moi) savent qu'une faillite de BVD augmentera de quelques centimes ou euros leurs propres impôts et cotisations sociales. L'enjeu n'étant pas ces quelques centimes, mais la mécanique qui permet que le facture augmente. (NB : par exemple, même si dans une action en justice, le perdant est appelé à payer quelques frais, la somme demandée de frais de justice est toujours largement inférieure aux coûts réellement engagés sur le budget de l'Etat. Autrement dit, les abus de recours à des procédures judiciaires sont payés par TOUS les contribuables). Sans parler des AGS si le RJ de Moncigale conduit à une LJ.


Bref, aucune raison que ce forum soit complètement muet, vu les enjeux que cela représente. Aucune raison non plus que tous les avis soient positifs. Car au-delà des variations de cours, les enjeux dépassent très largement les PV ou MV de quelques actionnaires.

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PS pour nobch: je ne vous réponds que parce que vous me semblez plutôt sympathtique. Entre vous et les baco de service, il semble finalement y avoir un monde. Toujours est-il que, malgré ce que m'inspire vos interventions assez raisonnées, la conclusion est sûre : BVD ne vaut que entre 15 et 23 euros. Et encore, à condition que BVD arrête sa fuite en avant et sa politique de terre brûlée. Je suis profondément désolée pour vous que vous pensiez que votre adhésion à l'association de défense des actionnaires de Eurotunnel vous permettra d'augmenter vos chances de vous en sortir au plan financier. Ce qui est certain, c'est que si vous êtes dans une attitude d'actionnaire à long terme,vous y perdrez beaucoup. Quoi que vous raconte Nicolas Miguet, ou n'importe quel autre gourou.

Demandez donc aux anciens actionnaires de Eurotunnel qui ont adhéré à l'association de défense ce qu'ils en pensent.
Demandez donc aux anciens actionnaires de Loyaltouch qui ont adhéré à l'association de défense ce qu'ils en pensent.

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Non actionnaire,pas d'intention de l'être, et intervenant aux seuls titres de spectatrice, et future victime indirecte si on laisse faire les dirigeants

vendredi 16 septembre 2011

Tribunal de Commerce de Nîmes : la "Justice Consulaire" à l'oeuvre

Situation critique pour Moncigale, que Belvédère semble bien vouloir entraîner dans sa chute à tout prix.

Rappel de la situation : Belvédère a demandé la mise sous sauvegarde de sa sous-filiale en mai dernier. Puis a demandé à bénéficier d'une extension de la procédure à elle-même, en arguant d'une confusion de patrimoine (confusion justifiée, selon Belvédère, par les abus de biens sociaux qu'elle commet à l'égard de Moncigale). Le Parquet a fait appel de cette décision, et le jugement est prévu pour mi-octobre. Cet appel étant suspensif, le Tribunal de Commerce, qui avait une audience ce mardi 13 pour examiner le sort des deux sociétés aurait pu temporiser, même si BVD est d'ores et déjà en cessation de paiement (cf l'inscription du fisc et les derniers intérêts de FRN restés impayés). Ou décider du RJ de la seule Belvédère.

Il est certain que si la Cour d'Appel rejette l'extension de procédure à Belvédère, c'est le RJ quasi-assuré pour cette dernière. Mais Moncigale? Elle est en pertes, certes. Mais sa situation pourrait probablement se redresser si Belvédère lui payait ses dettes, et arrêtait de la défavoriser dans la commercialisation de ses produits. Si Belvédère arrêtait de lui imposer des contrats aux clauses léonines pour favoriser quelques copains.

Or que fait le représentant des créanciers? Il demande, contre l'avis d'une partie de ses créanciers, le RJ de Belvédère ET DE MONCIGALE. En théorie, c'est la seule solution pour exclure l'équipe actuelle de la gestion de Moncigale. Puisque dans une procédure de sauvegarde, les dirigeants gardent la main sous le contrôle des Commissaires à l'exécution du plan. Et Belvédère a déjà montré à Dijon qu'il se souciait des avis des Commissaires comme de sa dernière bouteille de Pulco. Mais pourquoi aller contre l'avis des créanciers, qui ont indiqué au journal "Les Echos" ne pas souhaiter ce RJ pour Moncigale? En craignant que cela ne conduise l'entreprise à sa disparition?

En parallèle, le vrai travail d'un administrateur judiciaire serait de tout faire pour sauver l'entreprise. Ce qui suppose qu'il tienne ses réunions de travail ailleurs que lors d'un dîner privé, sur l'invitation d'un dirigeant qu'il est précisément censé contrer.

Croisons encore une fois les doigts. Mais je le sens mal. J'espère me tromper.

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